Obama redescend sur terre…
Après l’assassinat, fort à propos, d’Oussama Ben Laden, la côte de popularité de Barack Hussein Obama a connu un regain spectaculaire. Lui qui accumulait depuis quelques mois les revers politiques, lui dont les principaux soutiens financiers semblaient ne pas vouloir le suivre pour la campagne de 2012, lui dont la loi sur la santé est refusée par 16 Etats, dont la volonté de financer l’avortement par l’argent public est déclaré anti constitutionnel, dont la politique de relance par l’endettement et la planche à billets a échoué, dont l’administration fédérale est en quasi cessation de paiements a retrouvé, grâce à l’opération commando au Pakistan, déclenchée après un an de planque, une popularité extraordinaire auprès du peuple américain. Oubliée la mosquée sur Ground Zero (qu’il avait d’ailleurs due abandonner) Obama le Héros avait sauvé l’Amérique.
Mais voilà, les flonflons de la fête à peine éteints, la dure situation financière des USA demeure. Le président de la Chambre américaine des Représentants, John Boehner, a pressé pour la troisième fois dimanche Barack Obama de prendre des mesures pour limiter les dépenses. Il faut comprendre la situation:
Le Congrès a autorisé le gouvernement américain à emprunter sur le marché national ou international pour financer le déficit du budget (QE2). Il s’agissait de la deuxième fois depuis 2007. Deuxième tentative de relance par l’endettement, la première ayant déjà échoué. Toutefois, les capacités d’emprunt ont été limitées à 14 300 Mds $. Cette somme déjà énorme sera atteinte dans les tout prochains jours. Aussi, B. H. Obama réclame du Congrès l’augmentation du plafond d’endettement. C’est capital pour faire face aux dépenses de l’administration jusqu’au 30 septembre prochain, dernier jour de l’année fiscale. Le Congrès, cela ne vous a pas échappé, est désormais à majorité républicaine. Les élus républicains se divisent en deux camps. Ceux qui ne veulent absolument pas accorder un seul $ d’endettement supplémentaire (ceux là ont quand même voté une rallonge spécifique pour l’armée engagée en Afghanistan) et ceux qui sont prêts à accorder une rallonge sous conditions. Ces conditions étant un plan drastique d’économies de l’appareil fédéral.
John Boehner fait partie de ceux qui cherchent un compromis. Malheureusement pour lui, il se trouve face à trois difficultés. La première, le temps. L’affaire Ben Laden a fait perdre plusieurs jours et le département du Trésor devrait atteindre lundi sa limite d’emprunt de 14.300 milliards de dollars; le seconde, l’attitude de B. H. Obama lui même qui ne semble pas prêt à abandonner ses chimères dites « keynésianistes » et essaie de dramatiser le problème auprès de l’opinion. Après avoir déclaré que le Congrès allait empêcher de payer les munitions et les soldes des soldats en guerre (ce qui est faux puisque des mesures particulières de financement ont été prises), voici qu’il agite aujourd’hui le spectre de la récession et son cortège de milliers de chômeurs. La troisième difficulté pour J. Boehner, c’est le peuple américain lui-même. Le peuple américain est beaucoup plus au fait de la chose économique et financière que les peuples européens. Beaucoup plus actif, aussi. Un sondage Gallup fait état de 47% des Américains opposés à une augmentation de la dette et de seulement 19% qui s’y déclarent favorables! Bien sûr, chez les électeurs républicains, la proportion est de 70 contre et 8 pour. Mais même chez les démocrates, nous trouvons 26% contre et seulement 33% pour! L’opinion est donc largement contre l’augmentation de la dette.
Qui va gagner? B.H. Obama qui veut enfoncer un petit peu plus les USA dans la dette et l’inflation? Les Républicains qui veulent freiner les dépenses publiques et revenir à des règles de « saine gestion »? Un compromis entre les deux?
Bon, déjà, histoire de permettre à chacun de reprendre son souffle et, éventuellement de négocier avec l’autre, le département du Trésor a annoncé qu’il pourrait retarder le défaut de paiement juqu’au 2 août en faisant appel à d’autres sources pour payer les factures. Ouf! Il n’y aura plus que deux mois à tenir….