« Un signe fort » aux marchés? Plutôt un aveu de faiblesse….

Voici que nous apprenons ce matin, annoncé comme une victoire, que « Le fonds d’aide européen est porté à 500 milliards d’Euros ». Il s’agit, nous disent tous les soit disant commentateurs économiques et financiers de la grande presse, d’envoyer un signe fort aux marchés et ce le lendemain d’une hausse marquée des taux obligataires d’États. Et nos grands analystes en chambre de nous citer le Portugal dont le taux d’emprunt est passé de 7.175% vendredi à 7.63 hier soir.

En fait, la seule grande question qui se pose est « Quand la bulle obligataire va-t-elle exploser? ».
Les taux s’élèvent à 11.5% pour la Grèce. Le FMI (dirigé, rappelons le par un potentiel candidat « socialiste » à l’élection présidentielle française) entre en conflit ouvert avec le gouvernement grec en exigeant, pour tenir ses engagements, un plan de privatisations ahurissant au regard des possibilités de l’économie grecque et des accords précédents. Après la vente de ses ports au Chinois, nos idéologues de l’ultra libéralisme veulent exiger de ce pays qui croyait n’avoir abandonné sa souveraineté qu’à l’Europe, de vendre la totalité de son appareil de production à des investisseurs indiens et à nouveau chinois. Le berceau de ce qui fut la civilisation européenne, le creuset de notre culture et de notre philosophie a déjà du subir l’amputation de Chypre au profit de la Turquie, l’amputation d’une partie de son territoire, se trouve seule, bien que membre de l’espace Schengen pour gérer l’afflux en masse de d’immigrants turcs. Le FMI, tel un usurier des pires temps, exige d’elle qu’elle s’aliène totalement. Nous inventons le concept d’État-esclave.
Au delà de la Grèce, les taux affichaient hier soir 8.9% pour l’Irlande, 5.4% pour l’Espagne et 4.8% pour l’Italie.

La tension ne baisse pas, au contraire. Ce qui me sidère, c’est que cette augmentation (ce « redimensionnement », k’on dit) n’est pas mais pas du tout un signe fort aux marchés. La décision en avait été prise il y a pile un mois. Entre le 10 et le 15 janvier dernier, la BCE s’était « plombée » en achetant 90% du papier qui se présentait, soit plus ou moins 10 milliards d’Euros. Immanquablement, cela devait s’imputer sur la valeur de l’Euro…. Que nous voyons baisser ces jours-ci, alourdissant encore la facture pétrolière déjà grevée de l’envolée des cours.

Et que fait la « première puissance économique mondiale »? Elle paie les pots cassés de la politique d’Obama. Chaque jour qui passe enfonce un petit peu plus le pays dans des déficits abyssinaux. Actuellement, le gouvernement américain dépense 1.5$ pour chaque dollar collecté en impôts et taxes!!!! La FED, comme la BCE, est le plus gros acheteur de bons du Trésor. Elle pesait 750 milliards de dollars à l’été 2008 et la voici à 3 000 milliards d’ici deux ou trois mois. C’est la méga planche à billets qui fonctionne.

Et avec ça, on s’étonne que personne ne veut prendre la place de Trichet!

Conclusion, la question n’est pas de savoir si la bulle obligataire va exploser, mais quand elle va exploser. Et comment. Si l’économie repart (on ne voit pas très bien comment avec les dispositions de nos gouvernements, hormis l’Allemagne, elle pourrait repartir) la marché action va s’envoler, l’inflation aussi et la marché obligataire s’effondrer, ne serait ce que pour se réaligner sur sa vrai valeur. Si l’économie ne repart pas, les banques centrales achetant de la dette avec de la monnaie qu’elles fabriquent, les détenteurs de cette monnaie connaitront les affres de possesseurs d’assignats qui croyaient posséder les biens de l’Église déjà vendus aux copains par les coquins.

Bref, si vous voyez passer dans vos parages un vol d’obligations migratrices en recherche de territoire, laissez les passer. En fait de récolter des oeufs, vous pourriez bien y laisser des plumes….

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