Bruxelles semble prête à donner des marges budgétaires à la France

Hollande dans une école rentrée 2013Les attentats permettent au gouvernement français de masquer et de justifier le déficit (pourtant structurel) du budget

Il est malin comme un s….. ce Hollande! Toute sa carrière n’a été qu’une maîtrise quasi parfaite du concept d’opportunité, et il nous en donne là encore un superbe exemple.

La France n’a jamais respecté ses engagements

L’an dernier, le gouvernement français avait argué de la nécessité de réaliser un déficit plus important que ne l’autorisent les textes européens par l’objectif de croissance. Le résultat est, comme nous le savons, catastrophique. Le chômage bat des records, la croissance du PIB français est inférieur à la moyenne des pays européens, les dépenses publiques non régaliennes ont continué à s’envoler…  Alors que le gouvernement socialiste allait se faire proprement descendre et que certains prédisaient déjà la première procédure de rejet du budget d’un Etat de la zone Euro pour non respect (trois années consécutives) des engagements pris, voici que surviennent les attentats et que notre président, toujours opportuniste, rebondit tel un zébulon sur l’occasion.

Bien joué, l’artiste!

Aujourd’hui, la Commission européenne a laissé entendre qu’elle était prête à accorder à la France des marges sur son déficit pour « prendre en compte l’augmentation des dépenses liées à la sécurité ».

« Une chose est claire dans les circonstances actuelles, c’est le fait que dans ce moment terrible, la protection des citoyens, la sécurité des citoyens en France et en Europe est la priorité« , a dit Pierre Moscovici, commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires .

Cette prise de position fait suite aux déclarations, hier lundi, du président François Hollande, qui s’exprimait devant le Parlement réuni en Congrès, et qui avait déclaré que « le pacte de sécurité l’emporte sur le pacte de stabilité », indiquant ainsi que « l’objectif d’un déficit public de la France ramené sous 3% du PIB pour 2017 n’était plus prioritaire ». Bien joué, l’artiste!

Ce matin mardi, le Premier ministre Manuel Valls a clairement fait savoir sur France Inter que les objectifs figurant dans la dernière trajectoire des finances publiques françaises « seront forcément dépassés », les nouveaux moyens engagés pour la sécurité n’étant pas financés « au détriment des autres budgets ».

Qui oserait?

Et voilà, le tour est joué! Qui oserait reprocher à la France de prendre des mesures de dépenses au profit de la sécurité, tant intérieure qu’extérieure? Le premier qui s’aventurerait sur ce terrain glissant, rappelant par exemple que le budget ne respectait déjà pas l’engagement des 3% avant les événements, ou que l’augmentation des dépenses régaliennes ne suffisent pas à expliquer l’inflation budgétaire et que les dépenses non régaliennes s’envolent tout autant, serait immédiatement voué au pilori, affublé de la pancarte de « sale libéral au sang glacé qui fait passer les impératifs de Bruxelles avant la sécurité des citoyens ». Fermez le ban, et vos g… par la même occasion.

Le double effet boum-boum

Après l’explosion des Human Bombs (je ne peux les appeler « kamikazes », tant il me semble que ces derniers obéissaient à un code d’honneur totalement étranger aux barbares islamistes), nous allons maintenant subir la deuxième explosion, celle de la dette de la France.

Les attentats servent de prétexte à nos dirigeants pour, surtout, ne rien changer. Pas de diminution des dépenses non régaliennes, pas de modification de la fiscalité permettant de diminuer sensiblement le coût du travail, pas de relance d’investissements structurels et infra-structurels, pas de dégraissage des différents mammouths, pas d’élagage du mille-feuille administratif…. Rien, rien ne sera fait, aucune réforme ne sera entreprise, notre endettement abyssal continuera de s’enfler. Charge aux suivants de gérer le problème.

Quelques voix s’élèvent

Parmi les téméraires qui osent faire entendre la voix du bon sens et de la raison en ces temps déraisonnables, citons le député LR de l’Oise Eric Woerth, qui a critiqué dès hier lundi sur son compte Twitter le choix de François Hollande, déclarant : « Le prix de notre sécurité ne peut pas être l’augmentation du chômage par celle des déficits ! »

Citons aussi le président du Medef, Pierre Gattaz, qui a estimé pour sa part que, s’il est nécessaire de renforcer les moyens de la sécurité, « il ne faut pas lâcher le problème de notre pays qui est l’optimisation de la sphère publique, qui représente 1.230 milliards d’euros de dépenses par an« . Il a aussi ajouté « Il ne faut pas lâcher l’objectif qui est de baisser de 57% à au moins 50% les dépenses publiques en termes de PIB à un horizon qui pourrait être 2020/2022« , en se référant à des propos tenus cet été par le ministre de l’Economie Emmanuel Macron…

Autant de voix qui se perdent dans le fracas des armes et des bombes…..

Source: bourse.lesechos.fr

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