La « Ponzi » des retraites sur le point d’exploser

L'agirc explose dans trois ansLes compères sociaux se réunissent pour décider comment vous paierez

Le système de retraites « par répartition » est une escroquerie

Le système de retraite mis en place par la génération privilégiée des « papyboomers » fonctionne selon le principe des pensions des retraités payées par les cotisations des actifs (principe de la pyramide de Ponzi, théoriquement interdit). Ainsi, les cotisations retraites que vous payez ne sont pas calculées sur la base de votre future retraite, mais sur celle des besoins des caisses pour assurer celles des actuels inactifs.

Tant que le nombre d’actifs croît régulièrement et dépasse celui des inactifs, le système est viable car les nouveaux entrants dans la pyramide amènent plus de fonds que ne coûtent les prestations. Par contre, lorsque les flux s’inversent, c’est l’explosion du système car il ne rentre plus suffisamment de fonds pour assurer les sorties. C’est comme cela qu’ont été montées la plupart des grandes escroqueries financières ces deux derniers siècles. La plus importante, en attendant l’explosion du régime de retraites français, reste Madoff.

Comme toujours, dans ces montages, les premiers entrés touchent le pactole, les derniers n’ont plus que leurs yeux pour pleurer.

Les tentatives de sauvetage

L’issue fatale de ce système est connue depuis longtemps. Depuis maintenant les années 1970/1980, les économistes ont tous alerté les pouvoirs publics que le système allait exploser. La conjugaison de l’augmentation des montants de prestations (jamais aucune génération n’a touché de retraites aussi importantes que celles qui arrêtent de travailler depuis vingt ans), de l’avancement de l’âge de la retraite (7 ans plus tôt qu’un travailleur allemand par exemple), du nombre de départs en retraites (les générations qui partent actuellement sont les plus nombreuses de l’histoire de France) et de la chute de la natalité que nous connaissons depuis les années 70, provoque inexorablement l’explosion de la pyramide.

Les premières mesures prises consistèrent à augmenter systématiquement les cotisations des actifs. Jusqu’au moment où il fallu se rendre compte que l’augmentation de ces cotisations participait à rendre le coût du travail tellement élevé que cela en devenait destructeur d’emplois, donc générateur de perte de cotisations.

Puisque la natalité était en baisse, l’idée germa de faire venir des travailleurs de pays étrangers qui cotiseraient pour les Français en retraite. Hélas, les politiques décidèrent d’aller plus loin dans le processus en faisant venir leurs familles pour les sédentariser, créant ainsi un afflux de populations qui non seulement ne cotisent pas ou peu (en tous cas pas plus que n’auraient cotiser les travailleurs seuls), mais participent pour beaucoup au plombage du budget de la Nation.

Puisque la durée de cotisation est une des plus faibles (la plus faible des pays à économie comparable), des mesures visant à repousser l’âge de la retraite sont prises régulièrement. Malheureusement, le coût du travail et le manque d’investissements génèrent une perte régulière d’emplois dont souffrent en premier lieu les travailleurs de plus de 50 ans, catégorie la plus touchée par le chômage de longue durée. Les cotisations ne rentrent pas plus et les travailleurs sont à la charge des Assedic ou du système de protection sociale au lieu d’être à celle des régimes de retraites, on a fait que déplacer le problème.

Le système de retraites « par répartition » explose dans trois ans

Aujourd’hui, le déficit annoncé de l’AGIRC s’élève à 1,24 milliard d’euros, celui de l’ARRCO, à 405 millions d’euros. On estime, à données constantes, c’est à dire sans tenir compte de possibles (à la hausse ou à la baisse) fluctuations du chômage, dégrèvements de cotisations accordés par le gouvernement, que les réserves de l’AGIRC seront épuisées dès 2018 et celles de l’ARRCO en 2027.

Tous les travailleurs qui cotisent actuellement, et ce depuis plus d’une dizaine, voire une vingtaine d’années, ne percevront pas un centime de ce qu’ils ont payé. Ils doivent à la fois payer des cotisations (c’est obligatoire et prélevé à la source) pour les actuels retraités et épargner pour leur propre retraite. Après la génération privilégiée, viennent les générations dépouillées. Dans trois ans, l’ AGIRC explose. Bon, modérons. Dans trois ans, il y a des élections présidentielles, donc le pouvoir actuel va trouver le moyen d’injecter un petit peu de cocaïne pour faire tenir un ou deux ans de plus, histoire que ce soit le suivant qui se retrouve avec le bébé sur les bras. Mais cela ne change rien au problème.

Quelles mesures prendre pour repousser l’échéance?

Les partenaires sociaux en charge de la gestion des régimes ARRCO et AGIRC entament à partir de mardi une nouvelle série de négociations sur les retraites complémentaires. Prenons les une par une pour en estimer la probabilité.

  • Hausses des cotisations. Très peu probable. La courbe de Laffer s’applique aussi à ce type de problématique et il est clair maintenant pour tout le monde, même pour ceux des socialistes qui ont pris le temps d’ouvrir un manuel d’économie, que toute augmentation des cotisations entraîne une augmentation du coût du travail qui entraîne une destruction de l’emploi qui diminue d’autant les cotisations encaissées. Donc, hausse des cotisations fort peu probable.
  • Gel des pensions. Très probable. Déjà en partie mis en pratique, cette mesure, qui de facto équivaut à une baisse du montant de l’inflation, c’est à dire presque indolore, permet d’éviter une partie de l’augmentation des dépenses. Demi mesure en réalité car c’est à une baisse substantielle des pensions qu’il faudrait procéder si on voulait rééquilibrer les choses. Donc, oui, considérons comme déjà acquit qu’aucune pension ne se verra augmentée ou revalorisée dans les années qui viennent.
  • Aménagement des pensions de réversion et des droits familiaux. Aucun doute aussi. C’est le genre de mesure démagogique que tout le monde aime bien. « On va faire payer les riches ». Les reversions risquent de prendre un ou plusieurs coups de dégressivité en fonction du montant des revenus, les droits liés à des charges de famille passées risquent de disparaître.
  • Fusion des deux régimes… Çà, c’est couru d’avance! Totalement conforme à la mentalité de nos dirigeants socialistes ou crypto socialistes. « Noyer le poisson », « Casser le thermomètre », sont les leitmotivs de leurs actions. En fusionnant les deux régimes, ils repoussent la date fatidique de l’explosion que quelques années, juste histoire que ce ne soit pas eux qui aient à en gérer les conséquences. Du grand hollandisme.

Espérons qu’un jour nous ayons enfin des élus responsables qui prennent ce problème à bras le corps et organisent, comme cela fut fait dans d’autres pays, la transition entre l’escroquerie du régime actuel et un authentique régime de retraite, « par points » par exemple, comme cela fut fait en Suède ou par capitalisation comme cela fut fait au Chili…. Les exemples abondent qui devraient être étudiés, épluchés afin d’en tirer les enseignements. Transformons notre retard en atout en sachant profiter des expériences des autres.

11 comments

  • Pyramide de Ponzi? apparement vous ignorez un concept qui s’appelle « solidarité ».

    Tous les calculs le demontrent, si vous vous donnez la peine de les faire avec rigueur et sincerité, meme en tenant compte du babyboom, le systeme par repartition fonctionne et equilibré financierement parlant.

    Mais pour cela il faut effectivement de la rigueur : tout le monde paie sa cotisation – donc pas de passe droit pour les smicards et autres privilèges qui soit disant allegent le cout du travail -… et – tout le monde au même regime, puisqu’il est nationalement solidaire -.

    Vous aurez beau jeu de critiquer le systeme car un grand nombre de predateurs se gavent avant laissant les caisses vides.
    Vous oubliez un petit detail, c’est que la part du revenu du travail (en comparaison avec le revenu du capital) sur lequel est basé la cotisation retraite ne cesse de diminuer fragilisant d’autant le systeme…
    en poussant a l’extreme, lorsque tous les acteurs economiques paieront leurs employés au smic et que le gouvernement maintient son exoneration de charge pour les salairies au smic, il n’y aura plus de cotisation du tout… et les marges des entreprises (et leurs dividendes) exploseront. et je ne vous parle pas du chomage…

    Il est des equilibres qu’on doit preserver, en particulier les equilibres sociaux qui font qu’un pays n’est pas une jungle où l’homme est un kleenex jetable. L’activité economique n’a qu’un seul interet en ce bas monde, c’est d’assurer une vie descente a la population sur laquelle elle se base.

    A partir du moment ou cette activité ne peut plus assurer cet elementaire devoir c’est qu’une deviance predatrice, une espece de cancer economique vient petit a petit tuer le systeme social.
    Dans ce cas il est urgent de soigner le patient si on ne veut pas qu’il meurte, c’est a dire la fin de ce qui fait que notre societe est civilisée et intelligente : la loi de la jungle, la loi du plus fort, pour tous, pas de service public, pas d’education (ecole, formation), pas de droit de vie (de tous les besoins vitaux, la securité, la santé) et mort immediate apres le service (pas de retraite) et pourquoi pas selon vous, pas de droit a la propriete puisque personne ne pourra la defendre sans armes.

    Si le systeme se casse la gueule c’est que les acteurs concernés n’ont pas compris. dans ce cas il faut les forcer. c’est soit a l’etat de le faire ou bien par une auto-regulation. A defaut il faut une revolution. pas de bolchevisme ou autre communisme mal venu, c’est de dignité qu’on parle… et s’il est des moyens intermediaire a trouver, on peut tres bien imaginer des prelevement sur la part economique de l’entreprise qui a supplanté le revenu du travail. suivez mon regard et vous aurez peur pour vos economies.

    Au final, on ne peut accepter qu’une societé se degrade au point que demain le systeme de retraite defaille, que les salarié s (et tous les autres) soient payés au prix d’un travailleur vietnamien dans un pays où les revenus financiers explosent!

    Bonne journée

  • Une petite remarque: je crois savoir que les cotisations retraites pour l’ensemble de la fonction publique sont très très loin d’assurer le paiement des retraites des fonctionnaires, élus divers et avariés, régimes spéciaux, etc…et c’est donc l’impôt qui comble la différence (notable).
    Autrement dit, on paie par nos impôts une grande partie de la retraite de ces gens déjà très favorisés durant leur vie professionnelle, mais, en plus, on augmentera nos cotisations tout en diminuant probablement les retraites servies.
    En Socialie, ça doit être ce que l’on appelle l’égalité.

  • Considérons que le soixante-huitard moyen a 70 ans aujourd’hui. Dans 3 ans, il aura 73 ans et comme dans 3 ans le régime d’assurance vieillesse tombera en faillite, le soixante-huitard sera réduit à la mendicité. Justice immanente.

    « Sous les pavés, la plage ». « Il est interdit d’interdire ». Vous chantiez? Et bien dansez maintenant! Bien sûr, la punition sera collective, ce qui n’est pas l’idéal dans le domaine de la justice. Mais bon… c’est la vie!

    • J’ai 63 ans j’ai connu mai 68, mais dans ma vie j’ai travaillé une moyenne de douze heures par jours des semaines de 65 heures et plus (chauffeur routier) et je n’ai pratiquement jamais pris de congé. Ma retraite je ne l’ai pas volée et n’accepte pas d’être traité de voleur.

      • moi non plus je n’accepte pas d’être traitée de voleuse, j’ai commencée à travailler à 15 ans jusque à 63 ans sans interruption , y compris pendant ma grossesse et toujours cotisée à fond , et je n’ai jaais rien demandée à personne, même dans mes moments très difficile et votre réaction est digne d’un con….. jamais une génération n’a travaillé aussi dur et vous que faites vous ….. comme tous ces cons qui attendent que ça leurs tombent tout crue dans la bouche

        • Les pleurnichards de 68. Vous aviez au moins l’opportunité de travailler dur avec l’espoir et l’opportunité d’être propriétaire. Vous n’imaginez pas dans quelle France évoluent les jeunes d’aujourd’hui. Le rêve n’existe plus.

  • … considerant la mauvaise foi et la desinformation je vous mets ici un lien (qui ne mange pas de pain) pour que vous ayez une petite idée.
    Attention, je ne cautionne pas l’auteur du texte, ni son option politique, ni rien d’autre sauf les chiffres qui peuvent eventuellement etre inexacts, mais dans la fourchette !!!

    Puisque TDK est un lecteur de ce site, voici le lien : http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/cac40-56-meur-de-dividendes-30-163701

    Vous constaterez, que même si on divise par deux les chiffres, il y a de quoi payer les retraite dans un contexte solidaire normal.

    Note : je ne cautionne pas non plus les divers regimes de retraite, comme ceux des fonctionnaires qui devraient respecter les mêmes regles…

  • Je ne vois pas tellement de différences fondamentales entre retraite par répartition classique et retraite par points. Les deux reposent sur le même principe : les actifs paient la pension des retraités. La seule différence c’est qu’on module la valeur du point aussi bien pour celui qui cotise que pour celui qui reçoit, ce qui correspond tout simplement à une modulation de la durée de cotisation à droits égaux, ou une modulation du montant de la pension à durée de cotisation égale. Les problèmes et les solutions sont donc identiques, on cache simplement la vérité en inventant un artefact nommé « point ».

    La retraite par capitalisation serait-elle alors la solution ? Sûrement pas. Ce système consiste à acheter des titres financiers, en pariant sur le fait que ceux-ci seront valorisés ou en tout cas ne verront pas leur valeur baisser au moment de la retraite. Or que se passe-t-il dans un société vieillissante ? De moins en moins d’actifs travaillent, or la valeur d’un titre financier repose in fine sur la création de valeur par le travail. Une entreprise ne va pas être valorisée, si elle produit moins, si ces profits chutent. Premier problème. Second problème, lors de l’arrivée à la retraite, le nouveau retraité liquide sa retraite, vend ses titres pour les transformer en monnaie et acheter les biens nécessaires au maintien de son train de vie. Selon toute vraisemblance, il va les vendre à des actifs qui vont construire leur pécule pour leur retraite future. Or que se passe-t-il dans un société à la démographie vieillissante ? Il y a augmentation des retraités (donc de l’offre) et diminution des travailleurs (demande). La bonne vieille loi de l’offre et de la demande nous permet de conclure que cela conduit donc à une baisse des pensions obtenues par la liquidation de sa retraite.

    Quoi qu’il arrive retraite par répartition, par points, par capitalisation, on se heurte toujours au même problème économique. La seule façon de le régler, en cas de démographie vieillissante c’est qu’il y ait en même temps une hausse de la productivité pour compenser la diminution du nombre de travailleur. En fait, c’est surtout ce point qui est déterminant et non pas le ration actifs/retraités.

    • … bonjour,

      Vous voyez bien, que ce soit par répartition ou par capitalisation le probleme de la non croissance finançant la retraite est insoluble.

      Comme il n’est pas question d’abandonner un etre humain a son sort lorsqu’il cesse de travailler, une societe intelligente va le prendre en charge.

      Se pose alors la question du couple montant_x_durée de cette retraite et il est hypocrite de laisser croire que la capitalisation resoud le probleme.

      actuellement, en France, la duréee de la retraite est indefinie et a priori illimitée alors que le montant provient d’un calcul exprimé en trimestre avec valorisation ou en point.

      L’ajustement de la charge (somme des retraite) avec les cotisations des actifs se fait par petites touches normalement dans les deux sens – à la hausse comme à la baisse – pour assurer la couverture et si le decalage est trop important l’etat (l’impot donc) compense le manque.

      Ce systeme est loin d’etre idiot et outre sa simplicité, il est le plus juste car le retraité, s’il n’est plus actif-producteur il n’en reste pas moins consommateur enrichissant de fait les « actifs »! les aleas des produits financiers quels qu’ils soient ne viennent pas perturber un systeme sommes toute efficace.

      Lorsque l’individualisme ne peut couvrir une besoin vital, il est normal que la collectivité s’en charge, cela a un cout que tout le monde assume selon ses moyens.

  • Pour une meilleure protection sociale :

    Quitter la Sécu ou le RSI ? Oui, c’est possible.

    Dans le cadre de notre recherche de solutions pour une meilleure protection sociale, notre association Avenir Social Rhône-Alpes Auvergne organise une conférence avec le Dr Claude Reichman.
    Il vient sur Clermont-Ferrand nous présenter la réglementation française et européenne en matière de protection sociale…
    … Et il est porteur de bonnes nouvelles pour les entrepreneurs et les entreprises françaises !
    Il vous présentera les directives européennes 92/49/CEE et 92/96/CEE entièrement transposées dans la loi française depuis 2001 et qui offrent à chaque français la possibilité de s’assurer pour sa protection sociale et sa retraite dans de bien meilleurs conditions que celles proposées par notre système de sécurité sociale.
    Venez (re) découvrir le mot LIBERTÉ !

    Artisans, commerçants, agriculteurs, professions libérales, salariés, chefs d’entreprises…
    Vous trouvez que notre système de sécurité sociale est de plus en plus coûteux et de moins en moins solidaire ?
    Vous pensez que notre système de protection sociale met en péril votre entreprise ?
    Des solutions existent pour mieux protéger vos salariés et vous-mêmes, et pour sauver nos entreprises.
    Venez les découvrir. Inscrivez-vous, contactez-nous pour la réunion d’information avec la participation du Docteur Claude Reichman, le lundi 02 mars 2015, à partir de 18 h, à Clermont-Ferrand
    Attention : nombre limité de places. Participation aux frais : 20 € par personne.

    Pour vous inscrire :
    Site : http://www.lsraa.fr (liberté sociale Rhône-Alpes – Auvergne)
    Courrier : Avenir Social, 43 rue Longefer 69008 Lyon
    Mail : contact@lsraa.fr

    (Le lieu sera communiqué lors de l’inscription)

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