ING dans la tourmente

ING « gagne » moins d’argent, ne distribue pas de dividendes, n’a pas fini de payer ses dettes, n’arrive pas à se débarrasser de ses filiales d’assurance, bref, tout va bien.

Le groupe néerlandais de services financiers (banque et assurance) a enregistré un bénéfice net de 1,17 milliard d’euros au deuxième trimestre, en baisse de 22,3% par rapport à la même période l’an dernier. Vous allez me dire, plus d’un milliard d’Euro de bénéfice, c’est déjà pas mal. Certes. Néanmoins, regardons de près ces résultats.

ING reconnait une perte de 178 millions d’euros à la suite de la vente « d’actifs à risques », principalement des obligations d’Etat espagnoles à hauteur de 2,1 milliards d’euros. ING a également évoqué des ventes en baisse au Benelux. Ah oui, c’est vrai, il me faut vous rappeler que les règles comptables qui régissent les établissements bancaires les autorisent à valoriser leurs actifs au prix de cession supposé. Dans ces conditions, quel est le volume « d’actifs à risque » encore dans les caisses d’ING? Et valorisés à combien?

ING avait été sauvé en octobre 2008, lors de la crise financière, grâce à l’injection de 10 milliards d’euros de la part de l’Etat néerlandais. Cette dette n’est toujours finie de rembourser. Conformément à ses engagements, le groupe financier ne versera aucun dividende intérimaire aux actionnaires en 2012.

Quant à la séparation des activités banque et assurance du groupe, Jan Hommen a en confirmé que le processus de vente des activités d’assurance d’ ING était « en route » et que le groupe néerlandais continue à préparer activement ses branches bancaire et assurance à leurs « futurs indépendants ». En fait de séparation, il s’agit pour ING de céder des activités rentables pour lui permettre d’éponger ses dettes. Après avoir un temps envisagé une introduction en bourse, les dirigeants du groupe néerlandais s’orientent maintenant vers une cession de gré de gré, les marchés sont trop volatiles. En Asie, deux candidats auraient remis des offres pour reprendre les activités ING dans leur globalité. Mais ces offres ont été jugées insuffisantes et c’est à une vente à la découpe que nous allons probablement assister. Mais même à la découpe, les entités partent mal. C’est logique, lorsque le vendeur a le couteau sous la gorge, il ne faut pas attendre de cadeau de la part des acheteurs potentiels. Par exemple, le prix demandé pour la filiale coréenne de gestion d’investissements du groupe néerlandais a été revu à la baisse, de 180 millions d’euros, en vue de la vente de celle-ci à un prix inférieur à la valeur qui est celle inscrite au bilan du groupe. Dy coup, deux sociétés sud-coréennes, Korea Life Insurance et KB Financial auraient soumis des offres de rachat actuellement à l’étude.

Bref, ING n’a pas fini de payer ses dettes à l’Etat néerlandais, n’arrive pas à vendre ses activités d’assurance, perd de l’argent en cédant ses actifs pourris sur les dettes souveraines d’un certain nombre de pays européens…. « jusque là, tout va bien… »

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