Groupama, opération survie
Faisons un rapide point sur l’opération survie mise en place pour sauver l’entité Groupama.
- Tout d’abord, la cession de Gan Eurocourtage.
Comme nous vous l’annoncions début avril, c’est bien Allianz qui reprend Gan Eurocourtage. Les modalités exactes de cette reprises sont censément en cours de négociation. En fait, un document, baptisé « rapport confidentiel pour information – consultation » concernant le projet de cession des activités de Gan Eurocourtage (hors transport) au groupe Allianz a été remis avant hier, 14 mai, aux membres du Comité d’Entreprise de l’UES (Unité économique et sociale) Groupama-Gan dans le cadre du comité central. Ce même rapport devrait être remis lors du CCE (comité central d’entreprise) de Gan Eurocourtage qui se tient aujourd’hui, 16 mai. Nous n’avons pas pu en prendre connaissance pour l’instant. Nous savons seulement, de source allemande, qu’Allianz n’envisagerait pas une reprise totale de l’entité, mais une reprise d’activités ne faisant pas doublons avec des structures existant déjà dans leur organigramme. L’assureur allemand reprendrait aussi le personnel affecté aux activités reprises, sans engagement aucun concernant les services transversaux. Il s’agit, rappelons le, de positions de départ et non de résultats de négociations.
Les instances ont également pris connaissance des réponses du conseil d’administration au rapport qu’elles lui avaient remis à l’occasion de la procédure de droit d’alerte. Les deux documents seront étudiés à nouveau lors du prochain CCE de l’UES Groupama-Gan, prévu le 25 mai prochain, et à celui de Gan Eurocourtage, le 26 mai.
- Groupama a mis en vente sa filiale polonaise Proama au mois d’avril en prévenant que l’objectif n’était pas de réaliser un « goodwill », mais de se désengager d’un secteur en phase de démarrage et qui nécessite de nouveaux investissements avant d’être rentable. Aucun repreneur ne s’est pour l’instant manifesté.
- Le 2 avril dernier, Groupama a cédé la totalité des actions (777 878) Bolloré qu’il possédait.
- Les agences S&P et Fitch maintiennent la note de Groupama au niveau BBB (spéculatif) avec perspectives négatives.
- Groupama a fait savoir qu’il serait vendeur de ses 6 millions d’actions Eiffage pour une somme avoisinant les 150M€. Le cours d’Eiffage n’étant pas à la hausse pour l’instant, aucun acquéreur ne s’est présenté à ce jour.
- Groupama a mis en vente l’immeuble prestigieux du 52 avenue des Champs Elysées, celui qui abrite Virgin Megastore. Un des plus beaux immeubles de la célèbre avenue parisienne est probablement en train de passer dans des mains… qataries! C’est Jones Lang Lasalle qui a été mandaté sur ce dossier. L’opération devrait être bouclée rapidement et rapporter 500M€ à l’assureur « mutualiste ».
- Groupama a mis en vente sa filiale espagnole, Groupama Seguros. Plusieurs compagnies espagnoles se sont présentées. Les négociations avec Catalana Occidente semblent avoir repris sur de bonnes bases.
- Groupama a mis en vente sa filiale britannique, Groupama Insurances. Aucune offre sérieuse n’a pour l’instant retenu l’attention.
Pour autant, cette cession d’actifs tous azimuts ne se passe pas sans problèmes. Nous vous annoncions il y a quelques mois que l’ADAM et son intrépide Présidente Colette Neuville engageait une procédure en contestation de la fusion Iliade /Icade. Et bien voici que nous apprenons aujourd’hui que cette fusion est aussi contestée par la SMAvieBTP qui vient de déposer auprès de la cour d’appel de Paris un recours pour annulation de la décision de conformité prise par l’Autorité des marchés financiers (AMF) d’agréer l’offre publique d’Icade, filiale de la Caisse des dépôts et consignations (CDC) sur la foncière Silic. Par ailleurs, l’AMF a décidé hier, 15 mai, de « proroger jusqu’à nouvel avis » l’offre publique concernée.
Cette situation n’empêche pas les dirigeants de Groupama, même ceux qui ont conduit l’assureur « mutualiste » là où il est, de bénéficier à taux plein de leur situation. Thierry Martel (ex N° 2 de Groupama SA devenu N°1 à la place du N°1 viré) sera nommé administrateur de Société Générale le 22 mai prochain, histoire de toucher quelques jetons de présence permettant d’arrondir les émoluments dus à sa fonction. Quant à l’ex N°1, celui qui a servi de bouc émissaire, la cause de tous les maux, Monsieur Jean Azéma, il a perçu 1,469 million € au titre d’indemnités de rupture de contrat et le même montant au titre d’une indemnité de non concurrence. C’est dingue, non? En fait, pour 2011, sa rémunération fixe s’est établie à 893.333 euros et sa rémunération variable à 409.240 euros (au titre de 2010). Et il a reçu 142.239 euros d’avantages en nature (couverture prévoyance, soins médicaux, véhicule de fonction). Soit, au total, 4,383 millions d’euros en 2011, contre 1,544 million l’année précédente. Super, plus vous plantez la compagnie qu’on vous confie, plus vous touchez….
La suite dans quelques jours…
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