Baisse inexorable de l’emploi à domicile

baisse de l'emploi à domicile

Comment l’interventionnisme d’Etat tue un marché en pleine expansion

C’est un paradoxe: alors que les besoins en emplois à domicile n’ont jamais été aussi importants, entre une population vieillissante et des enfants libérés de l’école plus tôt, le nombre d’heures déclarées ne cesse de s’effondrer. Le secteur, qui concerne 3,6 millions de particuliers employeurs et 1,6 million de salariés, connaît une baisse de l’emploi depuis trois ans. Et la situation ne s’arrange pas: le volume horaire déclaré hors garde d’enfants par les particuliers employeurs «non fragiles» (ceux qui ont recours à du personnel de ménage, par exemple) a diminué de 8,1 % au deuxième trimestre tandis que celui déclaré par les personnes dites «fragiles» (personnes âgées, handicapés) baissait de 2,4 %, révèle le dernier baromètre de la Fédération des particuliers employeurs de France (Fepem), que Le Figaros’est procuré.
Cette dégradation se produit alors que l’Assemblée a voté, après plusieurs mois de rebondissements, un coup de pouce plus modeste que prévu: l’allégement de cotisation, actuellement de 75 centimes par heure déclarée, sera porté l’an prochain à 1,50 euro mais uniquement pour les salariés assurant des gardes d’enfants de 6 à 14 ans, et dans la limite de 40 heures par mois. «À force de segmenter les aides, les dispositifs deviennent illisibles et inapplicables. C’est totalement inefficace. Résultat, les particuliers cessent d’employer… ou de déclarer», regrette Marie-Béatrice Levaux, présidente de la Fepem.
L’organisation a pourtant bataillé pendant des mois pour faire adopter une déduction forfaitaire de 1,50 € pour tous. «Cette mesure n’aurait pas coûté plus que le montant perdu en cotisations sociales par la chute d’heures déclarées cette année», assure Mme Levaux. Et de souligner que 87 % du montant des exonérations de cotisations visent déjà les particuliers employeurs fragiles, «à l’heure où un rapport parlementaire rendu récemment préconise de cibler davantage les exonérations sur les publics… fragiles!» La fédération, qui s’attend à une année 2015 au moins aussi mauvaise que 2014 et s’inquiète de continuer à perdre de l’emploi déclaré, appelle les pouvoirs publics à s’emparer d’un projet de loi. «Il faut remettre un peu de bon sens face à des politiques publiques qui nous surchargent de segmentations et de réglementations à tel point que seuls ceux qui ont écrit la loi la comprennent», conclut Marie-Béatrice Levaux.

Source: www.lefigaro.fr

Commentaire de Thibault Doidy de Kerguelen

Démonstration, s’il en fallait une, que la cécité idéologique et dogmatique entraîne des effets pervers dont les conséquences sont plus coûteuses que le bon sens pragmatique et la réalité des équilibres économiques.

 

Gageons que la prochaine étape de nos Ayatollahs du dirigisme étatique sera la multiplication des contrôles inopinés chez les particuliers afin de « chasser ces exploiteurs, profiteurs, bourgeois » qui ne déclarent pas leurs employés et ne sont donc ni civiques ni citoyens…

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