Augmentation de la TVA en vue!!!
Le 28 avril dernier, la commission des affaires européenne a déposé, à l’initiative de Jean Bizet, une proposition de résolution sur l’application du principe de subsidiarité en matière de taxe sur la valeur ajoutée (TVA). En fait, cette proposition de résolution s’inscrit dans le cadre de la consultation lancée par la Commission européenne sur le système de TVA, du 1er décembre 2010 au 31 mai 2011.
Elle vise à élargir la faculté pour les Etats membres de l’Union européenne (UE) de recourir à des taux réduits de TVA, dès lors que ce recours « ne crée pas de dysfonctionnement dans le marché intérieur et qu’il n’y a pas de risque de distorsion de concurrence ».
Le Sénateur Marini s’est engouffré dans cette proposition et vient de pondre un rapport. Ce rapport, rédigé en termes de recettes supplémentaires pour l’Etat, est un véritable plaidoyer pour l’augmentation de la TVA sur tous les produits et services qui bénéficient aujourd’hui du taux réduit! Ainsi, souligne-t-il, « la création d’un taux intermédiaire présenterait l’avantage de réduire l’écart important, de 14,1 points, qui existe aujourd’hui entre le taux normal et le taux réduit, et donc le coût budgétaire de certains taux dérogatoires ».
Les trois taux réduits qu’il faudrait, selon M. Marini, augmenter au plus vite:
les travaux d’amélioration, de transformation, d’aménagement et d’entretien portant sur des logements achevés depuis plus de deux ans
les ventes à consommer sur place, à l’exception des ventes de boissons alcooliques, instaurée par la loi n° 2009-888 du 22 juillet 2009 de développement et de modernisation des services touristiques
la fourniture de logements dans les hôtels
L’argument de M. Marini est imparable: « la majoration à 8 % du taux applicable à ces trois secteurs procurerait un rendement d’1,7 milliard d’euros. La majoration à 12 % de ce taux procurerait un rendement de l’ordre de 4,4 milliards d’euros ». Je pense que Monsieur Marini a gagné le prix 2011 du « Granyaka ». L’idée qu’une augmentation des prix engendrée par l’augmentation de la TVA puisse, éventuellement, provoquer une baisse de consommation (avec les conséquences sur l’emploi, l’activité économique, la viabilité des entreprises etc…) n’a apparemment même pas effleuré ce grand esprit!
La commission des finances du Sénat a, par ailleurs, jugé nécessaire de modifier la rédaction de la présente proposition de résolution en faisant apparaître la référence à un taux intermédiaire pour la filière équine. Ceci, sans le dire, afin de mettre la France en conformité avec les desiderata de Bruxelles.
Et voilà, le délire franco fiscal continue. Il y avait une taxe qui n’avait pas été touchée jusqu’à maintenant, la TVA. Cela laissait une marge de manœuvre pour qui aurait envisager de transférer sur la consommation la charge de la protection sociale afin de libérer le travail. Hélas, d’ici peu, nous verrons la TVA elle aussi augmenter, sans contre partie sur le coût de la main d’oeuvre, sans contre partie sur la dette.