La France menace d’un veto l’accord de libre-échange UE-USA

La France est prête à bloquer tout accord pour défendre l’exception culturelle et l’audiovisuel

Thibault Doidy de Kerguelen‘s insight:

Il y a fort à craindre qu’il ne s’agisse là que d’une grosse rodomontade précédant un lâchage en règle. L’exception culturelle a vécu. Les vecteurs de transmission sont désormais tellement multiples qu’il faut aux produits français être parfaitement compétitifs pour émerger. Ces 30 dernières années ont été des années bénies pour le cinéma français qui vivait tranquillement à l’abri de la ligne « Lang ». En a-t-il profité pour s’internationaliser? Pour se hisser aux normes de production et de professionnalisation de son concurrent d’outre atlantique? Pour valoriser le patrimoine culturel de l’Europe ou de la France? Que nenni. Pire, protégé artificiellement, il s’est délecté dans la consanguinité, dans le népotisme, dans le copinage, dans le politiquement correct et la censure idéologique. Il a mis en place une économie de copinage.

Le réveil risque d’être très dur. Un certain nombre de roitelets risquent de tomber de leur demi trône.

La chute de l’exception culturelle française, inévitable, risque de porter un coup supplémentaire à la francophonie, bien que presque toutes les production télévisuelles et une bonne partie de la production cinématographique se fasse déjà en anglais. Elle risque aussi de porter un coup à une certaine forme de création « bas de gamme ». Le « bas de gamme » français coûte plus cher que son homologue américain (qui, lorsqu’il est proposé aux chaînes française est déjà amorti sur les réseaux américains et donc présenté à vil prix) et est en général moins bien fait.

Par contre, le haut de gamme français va pouvoir être diffusé sur les circuits américains sans être dénaturé par un remake souvent fade et mal ficelé.

En tous cas, ces 30 dernières années sont la preuve que la mise en place d’un régime d’exception ne fait que permettre à certains de profiter pour leur propre compte d’une situation artificielle et pas, ou très rarement, de profiter du temps mis à disposition pour gagner en qualité et en compétitivité. Une économie de concurrence va voir le jour et notre patrimoine culturel français n’est pas forcément prêt. Pas plus qu’il ne l’était il y a trente ans.

La concurrence risque de jouer un rôle d’épurateur et de dynamiseur. Probablement de jeunes scénaristes et de jeunes réalisateurs politiquement incorrects et provocateurs trouveront ils enfin à s’exprimer.

Lu ici: www.challenges.fr

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