Fausse transparence des données liées à la santé.

Annonce avec tambours et trompettes du ministre de la santé, les informations sur les médicaments sont à la disposition du public…

Officiellement, l’information médicale est maintenant disponible en ligne sur Internet. Même si certains journalistes reconnaissent qu’elles reste dispersée sur de nombreux sites, l’ensemble de notre presse est unanime, « les données utiles sont désormais disponibles« .

Si on ne peut que saluer cette mesure qui améliore la possibilité pour les citoyens de s’informer sur la santé, force est de constater que nous sommes encore loin de la transparence. Informer sur le médicament c’est bien, faire en sorte que sa consommation puisse être l’objet d’une surveillance en temps réel, serait tout de même franchement mieux. Rappelons que la surconsommation de médicaments coûte chaque année environ 10 milliards d’euros à la collectivité et provoque environ 6000 décès. La véritable transparence serait de mettre en œuvre l’accès universel aux données anonymisées concernant la consommation de soins des Français. C’est ce qu’on appelle l’Open data pour laquelle un certain nombre d’associations et de professionnels militent (MVMA vous en parlait en janvier dernier). Or, la ministre a annoncé la semaine dernière qu’elle n’en avait aucune intention.

Pourtant, l’actualité récente fournit plusieurs exemples particulièrement parlants de l’intérêt que peuvent présenter l’utilisation des données publiques de santé. Ainsi, une étude a été publiée par l’association Que Choisir  concernant l’évolution des honoraires des médecins spécialistes. Cette étude révèle que près d’un médecin sur deux aurait augmenté ses tarifs depuis l’année dernière. Pour cette étude, l’association de consommation a utilisé les données que la Caisse nationale d’Assurance maladie (Cnam) consent à publier sur son site. Quelles que soient les conclusions, plus que contestables, de l’association, on voit bien là l’intérêt de pouvoir avoir accès aux données publiques, même si elles ne sont distillées que de manière parcellaire et savamment verrouillée.
Autre exemple, celui du magazine « Le Particulier » qui relaie sur son site le simulateur de tarifs  pratiqués dans les cliniques privées élaboré par l’ATIH. Il fallut une pression médiatique pour que l’ATIH accepte de rendre publiques ses données, ce qu’elle fit en octobre 2012. Pour le plus grand bien de l’information des patients.

Ainsi donc les mesures de diversion du ministre ne font que retarder l’échéance et les fonctionnaires ministériels qui croient ne devoir rendre de compte à personne, et surtout pas au peuple, se verront bien, et rapidement, contraints à communiquer l’intégralité des informations. C’est aussi cela, la liberté et la démocratie.

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One thought on “Fausse transparence des données liées à la santé.

  • Je viens d’essayer pour ACTOS et AVANDIA. Le premier on n’apprend que les doses? Le second n’y figure pas.

    Pour les professionnels de santé mieux vaudrait conseiller de lire des livres de professeurs de Thérapeutique et se baser par exemple quitte à la critiquer sur le GUIDE DES 4000 MEDICAMENTS UTILES, INUTILES OU DANGEREUX des Prs PHILIPPE EVEN et BERNARD DEBRE Edit. CHERCHE MIDI.

    Depuis que la notion d’un tiers (payant ou garant) s’est introduite dans le dialogue des deux principaux protagonistes : médecin malade, l’intervention d’un tiers qui se mêle de tout au prétexte qu’il collecte et qu’il paie, a fait apparaître nombre d’abus inexistants auparavant.

    Je veux dire par là qu’il est apparu des malades imaginaires; bien plus nombreux de nos jours que du temps de MOLIERE, bien plus et bien trop de médicaments imaginaires qui font du VIDAL un dictionnaire de quatre kilos quand celui de 1945 pesait 250 grammes. Et même, eh oui, il faut le dire : des médecins imaginaires.

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