La SNCM reprise par Patrick Rocca. Les employés déjà en grève!
Que Patrick Rocca va-t-il donc faire dans cette galère de la SNCM?
C’est donc le Corse Patrick Rocca qui a été choisi vendredi à Marseille pour reprendre la SNCM. Cette décision va permettre de sauver 845 postes, tandis que près de 583 seront supprimés.
La CGT décidée à faire couler le ferry de la SNCM
Classique chez les assassins de la CGT, toujours voir le verre à moitié vide plutôt qu’à moitié plein. Bien que leur attitude inconsciente ait fait échouer tous les plans de sauvetage menés jusqu’ici, bien qu’ils aient vu passer le boulet de la liquidation de très près, c’est par un «#SNCM 583 licenciements pour Noël», Tweet rageur lancé immédiatement après la décision du tribunal de commerce de Marseille, que Jean-François Simmarano, secrétaire général CGT de la compagnie maritime, a donné le signal du mouvement.
Aussitôt, les salariés de la compagnie se sont réunis en assemblée générale sur un ferry de la compagnie et ont décidé de se mettre en grève immédiatement. Ils ont voté un arrêt de travail reconductible avec occupation des bateaux. Un préavis avait été déposé le 10 novembre par l’intersyndicale, à l’exception du Syndicat des travailleurs corses.
FO a aussi fait savoir vendredi soir qu’il n’appelait pas à la grève, évoquant des «mouvements perpétuels qui ont largement contribué au déclin de l’entreprise».
La grève devait entraîner l’annulation de trois traversées vendredi soir, a précisé Frédéric Alpozzo, délégué CGT. «Il ne pourra pas y avoir de reprise du travail sans une solution pour l’ensemble des salariés», a-t-il commenté après l’AG, devant la presse: «Il va falloir que des discussions s’ouvrent rapidement avec le repreneur».
Patrick Rocca, un dur à cuire…
Sauf que là, à notre avis, la CGT a légèrement intérêt à mettre de l’eau dans son vin. Patrick Rocca n’a pas tout à fait le profil du gentil bobo bien pensant qui investit pour faire plaisir au ministre ou obtenir des marchés d’Etat…
Patrick Rocca, 50 ans, se présente comme le premier employeur privé de la Corse. Si son projet de reprise de la SNCM a été si long à être validé, ce n’est pas à cause de la concurrence, trois autres candidats étaient sur les rangs, essentiellement en reprise d’actifs, mais à cause…. du casier judiciaire et de la bonne odeur de poudre, de maquis et saucisson corse qui émane du candidat…. A tel point que le tribunal de commerce s’est senti obligé d’espérer de « la droiture dans la gestion de ses différents patrimoines professionnels et personnels« .
Il faut dire que Patrick Rocca a été, entre autres, condamné en février 2014 par le tribunal correctionnel d’Ajaccio à trois mois de prison avec sursis et 100.000 euros d’amende pour escroquerie, abus de bien social et faux et usage de faux en particulier à l’égard de la compagnie d’assurance Helvetia, une peine qui n’entraînait toutefois pas d’incapacité à gérer une entreprise. En 2010, M. Rocca avait été aussi condamné à 10 mois de prison pour détention d’arme, un fusil d’assaut chargé ayant été découvert dans les locaux de sa société dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat d’un de ses proches. Patrick Rocca n’avait toutefois pas été incarcéré et avait porté un bracelet électronique. « C’est certainement le casier judiciaire de M. Rocca qui a été le plus examiné » dans la procédure, a commenté vendredi son avocat Alain Guidi.
Même les activités de l’entrepreneur ne peuvent empêcher de faire penser à certaines « familles » rencontrées au hasard de la littérature de genre. C’est d’abord l’activité de transports de marchandises entre le continent et l’île , puis son groupe s’est développé vers le traitement de déchets, vers l’immobilier, vers le BTP…. et son épouse figure en 8e position, éligible, sur la liste de Paul Giacobbi, indéboulonnable Président PRG de la région.
Face à un tel profil, pas sûr que si la CGT veut jouer aux gros bras, elle en sorte à son avantage…
Deux « bricoles », néanmoins, sur la route du repreneur
Deux gros dossiers devront être réglés par ses amis socialistes avant qu’ils ne perdent le pouvoir en 2017.
Tout d’abord, la question de la discontinuité économique. Il faut impérativement que celle-ci soit entérinée, car sinon, c’est la société de Monsieur Rocca qui devra régler les centaines de millions d’euros réclamés par les autorités européennes pour des aides jugées illégales. Bruxelles n’a pour le moment donné qu’une «lettre de confort» aux candidats à la reprise et doit confirmer sa position.
Il faudra ensuite régler l’épineuse question de la délégation de service public (DSP), un mécanisme de subventions dont bénéficient la SNCM et sa concurrente La Méridionale pour maintenir des lignes entre la Corse et le continent, au nom de la continuité territoriale. Elle devra être modifiée à partir de 2016 en vertu d’une décision de justice et par là même se mettre ne conformité avec la réglementation européenne. Du boulot en perspective pour le sémillant Moscovici, grand amoureux de la Corse où il passe régulièrement ses vacances et qui d’épouser une…. Bastéri.