Quand le dirigisme est à nouveau facteur de chômage

salle_d_op_hopitalLe gouvernement décide de mettre des bâtons dans les roues des cliniques privées, du coup, la Fédération de l’hospitalisation privée annonce renoncer à la création de « 5.000 emplois »…

Toujours plus de collectivisation dans le domaine de la santé

Nous apprenions il y a quelques jours, par un article du Figaro, que le gouvernement, dans un grand élan de socialo-collectivisme, avait pour projet de « ponctionner » les cliniques privées. Au lieu de faire en sorte que, dans le domaine de la santé, comme dans les autres domaines, la diversité de l’offre contribue à l’amélioration du service rendu, le gouvernement socialiste, qui a pourtant largement contribué à faire passer notre pays de la première à la vingt-quatrième place au classement de l’OMS, qui se trouve confronté au premier inversement de l’espérance de vie de notre histoire, persiste dans son oeuvre de collectivisation et d’abaissement du niveau de notre pays.

Après avoir établi un carcan administratif et réglementaire qui empêche la création de nouveaux lits dans le secteur privé et incite au regroupement des établissements, voici maintenant que le gouvernement décide de ne plus rembourser les établissements privés au même tarif que les publics. En 2003, l’Etat a décidé que les établissements, publics ou privés, seraient payés selon le système dit « T2A », c’est à dire en fonction du nombre d’actes réalisés et de leur cotation au barème SS.

Il fut établi, en vertu de quelle logique????, que la cotation auprès des établissements privés serait inférieure à celle des établissements publics. Cet écart devait se combler petit à petit afin de se trouver à parité en 2018.

Et voilà que, horreur!, les établissements privés réalisent des « profits » là où les établissements publics ne cessent de creuser des déficits. Le gouvernement, au lieu de rechercher les causes de ce qui ne va pas et d’y pallier, préfère s’en prendre à ce qui fonctionne pour le rabaisser.

Ainsi donc, au lieu de tenir ses engagements, décide-t-il au contraire de baisser la grille tarifaire appliquée aux établissements privés

Baisse des tarifs de remboursements aux cliniques….

Tous les ans, au 1er mars par arrêté du ministère de la Santé, les tarifs hospitaliers sont arrêtés, tant pour le secteur que le secteur privé. Ce sont eux, comme nous l’avons évoqué précédemment, qui déterminent les montants remboursés aux établissements par l’assurance maladie pour les 2.300 actes de soins répertoriés.

La Fédération de l’Hospitalisation Privée déclare dans un communiqué avoir « eu confirmation que les tarifs des cliniques (…) seraient abaissés en 2016 », alors qu’il était prévu de les augmenter. Selon elle, cette diminution, qu’elle ne chiffre pas, annulera de fait les « allègements de charge du Pacte de responsabilité, soit 42 millions d’euros (soit -0,42% de tarifs) ».

…. 5 000 emplois ne pourront pas être créés

Or, pendant ses négociations avec le gouvernement, la fédération s’était dite prête, « aux côtés des partenaires sociaux », à créer 5.000 emplois en échange des allègements octroyés dans le cadre du Pacte de responsabilité.

« Pour nous, c’est plutôt le pacte d’irresponsabilité auquel on assiste », se lamente le président de la FHP, Lamine Gharbi, cité dans le communiqué, qui estime que « le gouvernement poursuit sa politique de destruction lente » du secteur de l’hospitalisation privée.

Le gouvernement reprend d’une main ce qu’il fait semblant de donner de l’autre

En 2015 déjà, la FHP pensait pouvoir créer 3.000 emplois, mais, déjà, le gouvernement avait  baissé de 2,5% les tarifs des cliniques privées, rendant cet objectif impossible. Le ministère avait alors justifié la baisse importante des tarifs des cliniques par une volonté d’« équité » avec le public, privé du Crédit d’impôt compétitivité emploi (Cice) et du Pacte de responsabilité, justifiant par là la démonstration des professionnels du secteur quant à leur impossibilité de créer des emplois, conformément aux engagements du Pacte de Responsabilité.

Création de chômage

Nous expliquons régulièrement dans ces colonnes comment la politique gouvernementale est génératrice de chômage de masse et en quoi notre chômage français n’est pas conjoncturel mais bien structurel. Dans le domaine de la santé aussi, cela se vérifie.

Pour l’hospitalisation privée, les créations d’emplois, « qui s’établissaient à 3.000 postes par an jusqu’en 2013, sont tombés à 500 en 2014 », informe la FHP. En 2015, « entre 3.000 et 5.000 emplois » ont été détruits, ajoute-t-elle, dénonçant des fermetures d’établissements. Une situation totalement due à la gestion idéologique et collectivisée de la santé, alors que nous sommes sur un marché qui explose, que le nombre d’actes augmente, que le coût de la santé augmente, que la population française vieillissante est de plus en plus consommatrice de santé. Le secteur de la santé devrait être créateurs d’emplois. Il est potentiellement créateur d’emplois.

Une qualité de soins qui baisse, un nombre de création d’emplois insuffisant, une espérance de vie qui baisse, un coût de la santé qui pèse de plus en plus lourd sur le budget de l’Etat, une pesanteur toute soviétique sur le corps médical qui incite plus de 90% des médecins à fuir la médecine libérale, bref, une totale faillite de notre système de santé.

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