Pour en finir avec le mythe du capitalisme paupérisateur
Le mythe selon lequel les peuples s’appauvrissent a la vie d’autant plus dure qu’il fait partie désormais de la doxa. Nul n’a le droit de remettre en cause son bien fondé…
A la poursuite d’Octobre rouge….
Combien de fois n’avons nous lu ou entendu de la part de nos medias formatés que « les inégalités s’accroissent », que « le nombre de milliardaires a explosé », que « les riches sont toujours plus riches et les pauvres toujours plus pauvres ». Ces affirmations péremptoires ont toutes la même origine: l’idéologie marxiste qui a établi comme une vérité inébranlable la paupérisation du « prolétariat ».
Ce véritable tabou idéologique, établi par un philosophe du XIXe siècle n’entendant rien à la chose économique, est battu en brèche par le simple examen, a posteriori, des faits. Il ne doit sa survivance qu’à la flemme de ceux qui préfèrent avaler plutôt qu’apprendre et son enseignement à ceux qui ont en besoin pour tenter (désespérément) de maintenir la justification d’un rêve collectiviste qui, pourtant, partout où il a a été institué, n’a, lui, véritablement provoqué que la paupérisation des peuples.
L’examen des chiffres…
Tous les chiffres ici utilisés sont issus de la base de données « Our World in Data« , émanation de l’Université d’Oxford.
De manière à rendre les choses comparables, il faut normaliser les notions.
La viabilité
La première des richesse, c’est la vie. J’espère, au regard de l’évolution de la population (1Md d’être humains en 1800, 7 Mds aujourd’hui, espérance de vie 30 ans en 1800, 71 ans aujourd’hui!!!) qu’il n’est contesté par personne que l’amélioration des conditions nutritionnelles, sanitaires ne font que s’améliorer au fil du temps. Or ces améliorations sont elles dues à autre chose qu’au développement économique? Quel est le moteur de cette évolution, si ce n’est le système capitaliste qui permet de mobiliser des fonds nécessaires à la recherche et à l’élaboration de produits dont la vente permettra de réunir de nouveaux fonds, plus importants, à réinvestir? Le système capitaliste a ridiculisé les matérialistes malthusiens qui affirmaient que la terre ne supporterait pas 5 Mds d’individus sans que de grandes famines et de grands drames ne se produisent qui réguleraient le rythme. Il n’y a jamais, dans l’histoire de l’humanité, eu aussi peu de famines.
Le seuil de pauvreté absolue
La notion de seuil de pauvreté absolue que nous retenons ici est celle telle que définie par la banque mondiale. C’est la définition sur laquelle le consensus se fait, même si, comme toute norme, il est toujours possible d’imaginer des aménagements.
Cette « norme » s’évaluait monétairement à 1$ en 1995, date de sa première estimation et 1.9$ aujourd’hui. Ce chiffre est corrigé des écarts de pouvoir d’achat du dollar d’un pays à l’autre ainsi que de l’inflation.
Evolution de la pauvreté absolue dans le monde
En 1820, 40 ans avant que Marx n’écrive sa théorie du capitalisme paupérisateur, on estime qu’environ 1.02 milliards d’individus vivaient sous le seuil de pauvreté absolue soit, environ 94% de la population mondiale qui se situe aux alentours de 1.09Mds d’êtres humains.
En 1910, le nombre de pauvres augmente à 1.44 Mds d’individus… mais comme la population mondiale a augmenté, ils ne représentent « que » 82% de la population mondiale évaluée à 1.75Mds. Nous avons gagné 12% de pauvres en moins en 90 ans.
En 1970, là encore le nombre de pauvres continue d’augmenter. On estime qu’ils sont 2.22 Mds à vivre sous le seuil de pauvreté absolue. Mais là encore, comme la population explose à 3,7Mds, ils ne représentent plus, proportionnellement, qu’un peu moins de 60% de celle-ci. Nous avons gagné 22% en 60 ans. Ces 60 années sont marquées comme étant celles du début de la mondialisation des échanges économiques et de la colonisation.
En 1981, divine surprise, le nombre total de personnes vivant sous le seuil de pauvreté absolue passe, à la fois, sous la barre des 2Mds et sous la barre des 50% de la population mondiale. Avec 1.9Mds d’individus sur une population qui s’élève à 4.4Mds, la proportion de pauvres ne représente plus que 44% de la population mondiale. Le mouvement s’accélère, nous gagnons 16% en 11 ans!
En 1990, soit dix ans plus tard, la pauvreté absolue recule encore et ne concerne plus que 1.96Mds de personnes sur une population mondiale de 5.3Mds d’individus, soit un peu moins de 37% ! Nous avons encore gagné 7% sur la pauvreté malgré un accroissement de la population mondiale qui s’accélère.
En 2002, c’est à dire 12 ans plus tard, le mouvement s’accélère : le nombre de pauvres sous le seuil de la pauvreté absolue tombe à 1.65 Mds. Soit, en proportion de la population mondiale passée à 6.2Mds, moins de 27%.…. Nous avons gagné 10% de pauvres en moins en 12 années. 12 années qui furent marquées par la chute du communisme et le développement capitaliste de la Chine et d’un certain nombre de pays jusque là bridés par l’idéologie marxiste.
En 2012, date de la dernière estimation officielle de la Banque Mondiale, on ne comptait plus que 904 millions de pauvres à l’échelle planétaire, ne représentant plus que 12.7% de la population mondiale.
Une estimation récente qui devrait être confirmée dans les mois à venir, évalue en 2016 à environ 710 millions les victimes de la pauvreté absolue dans le monde, soit moins, largement moins, de 10% de la population mondiale.
Il aura fallu moins de 200 ans (sur plus ou moins 10 000 ans d’existence) à l’homme pour que la pauvreté absolue passe de la norme (94% de la population) à l’exception (10% de la population). Quand ce phénomène a-t-il commencé et avec quelle révolution économique? Avec l’apparition du capitalisme et son développement, son expansion à travers le monde. C’est la possibilité de réunir les moyens de plusieurs personnes physiques ou morales (au sein d’une société par actions cessibles), voire du public, pour constituer le capital nécessaire aux investissements dans un espoir de rentabilité qui a été le déclencheur et qui demeure aujourd’hui la base du développement et de l’expansion économique.
Conclusion……?
Contrairement aux affirmations idéologiques de ceux qui préfèrent croire les théories d’un philosophe du XIXe siècle plutôt que la réalité que pourtant ils ont sous les yeux, le capitalisme ne paupérise pas, au contraire, il enrichit les peuples et les individus, partout où il se propage, sans distinction de culture, de race, de religion.
PS. C’est volontairement que je n’ai pas abordé le sujet de la paupérisation relative (le fameux écart entre « les plus riches et les plus pauvres ») qui fera l’objet d’un autre article ni la question de la réglementation du capitalisme qui fera l’objet d’un troisième article. Pour l’instant, commençons par tuer ce vieil hoax qui voudrait que le capitalisme tue et qu’il n’y ait jamais eu autant de pauvres qu’aujourd’hui. De toute l’histoire de l’humanité, il n’y a jamais eu autant d’humains sur terre et aussi peu de pauvres qu’aujourd’hui et nous verrons dans un prochain article que jamais les humains dans leur ensemble n’ont été aussi « riches » qu’aujourd’hui.
3 comments
Bonjour à tous…
Merci pour ce superbe billet qui nous démontre une fois de plus comment on transforme une réalité relative en une affirmation péremptoire et absolue.
Oui, personnellement, je suis pour le capitalisme qui est une excellente forme de cooperation entre les hommes. … Oui je suis heureux qu’il y ait pratiquement 100% de « riches »…; car en suivant le même raisonnement, toute l’humanité est riche par rapport a ce qu’elle avait il y a 5 siècles seulement.
Mais on oublie un peu vite que la richesse, comme le capitalisme est une accumulation à partir de laquelle on peut aller plus loin… sauf que la « richesse » étayée par les chiffres cités dans ce billet ne reposent pas sur cette accumulation, c’est a dire le développement que ce même capitalisme a apporté…
un exemple et j’en reste là… l’INSEE parle de baisse des prix de vente des véhicules neufs… en se référant a une base qui ne correspond plus à la réalité.. dire qu’une voiture actuelle est moins chère est faux parce qu’entre temps les évolutions techniques sont passées par là et surtout la richesse relative a évolué. Une simple Clio actuelle sans vitres électriques n’existe plus. en la comparant a une voiture vendue a 8 ans avant qui ne possédait pas cet équipement est une contorsion économique qui annule la mesure de valeur.
Pour la richesse de l’humanité, c’est exactement le même problème. Il est aujourd’hui normal d’avoir énergie, eau et télécoms partout avec, selon les zones économiques une qualité de vie correspondante. et si à partir de cela, vous réécrivez les chiffres, vous constaterez que la pauvreté a nettement augmentée. mais à, personne ne va vous l’expliquer clairement.
Parler de richesse, c’est se comparer aux plus riches, pas aux plus pauvres.
… et bonne rentrée à tous.
Deux remarques :
(1) Vous semblez très mal connaître la pensée de Marx, vous répétez des clichés de personnes qui n’y connaissent pas grand chose eux-aussi. Marx explique très bien que le capitalisme est un système qui a permis une amélioration générale du niveau de vie par rapport à la période précapitaliste. Il écrit notamment dans Le Capital : [le mode de production précapitaliste] présuppose le morcellement du sol et des autres moyens de production. De même qu’il exclut la concentration des moyens de production, il exclut la coopération, la division du travail à l’intérieur des même process de production, la domination et la domestication de la nature par la société, le libre développement des forces productives sociales. Il n’est compatible qu’avec les étroites limites naturelles de la production et de la société. Vouloir les perpétuer signifirait, comme le dit justement Pécqueur, « décréter la médiocrité générale » ». (chap. La prétendue accumulation initiale).
(2) Prétendre que c’est le capitalisme qui a permis la réduction mondiale de la pauvreté, c’est aller un peu vite. Le Xxème siècle a été le siècle des avancées sociales, de la mise en place de l’Etat-provience et donc de la régulation capitaliste. D’ailleurs, les travaux de T. Brand et A. Barilari (Le Paradoxe de Montesquieu) montrent un lien entre dépenses publiques (et donc prélèvements obligatoires), développement économique et social et niveau démocratique. Mais cela, chacun aurait pu en avoir l’intuition, les pays les plus développés, où la pauvreté est la plus faible sont aussi les pays qui ont une forte protection sociale publique, et un haut niveau de liberté et de démocratie. Ce n’est donc pas tant le capitalisme qui permet une réduction de la pauvreté mais la dialectique capitalisme/Etat-providence.
Avec des systèmes comme le capitalisme la vie va disparaître pour toutes les causes que vous connaissez.