La Suisse et l’immigration
Heureux pays où certains débats ne sont pas tabous.
L’analyse de notre correspondant helvétique est d’une pertinence qui devrait faire réfléchir dans l’hexagone. Et encore la problématique helvétique ne concerne-t-elle quasiment que l’immigration de travail….
Cette semaine, le Conseil National a débattu de l’initiative UDC « contre l’immigration de masse ». Suivant la fructueuse série entamée avec la Lex USA, le Matin s’est fait l’écho des débats du National ; il a permis à chacun de découvrir les arguments avancés par ceux qui représentent le peuple, mais sont si souvent en porte-à-faux avec lui.
Pour les radicaux, l’économie est reine ; petits et grands patrons apprécient la libre circulation qui leur permet d’importer à vil prix de la main d’oeuvre qualifiée ou non du reste du continent. Pour les petits travaux, il y aura toujours des travailleurs étrangers prêts à se plier en quatre face à toutes les exigences simplement pour avoir la chance de trouver un boulot ; cette concurrence met les salaires suisses sous pression, et des dizaines de milliers de frontaliers sur les routes des cantons limitrophes. Il est vrai que ceux-là n’ont pas à subir le coût de la vie helvétique, les rendant facilement compétitifs.
Quant aux spécialistes pointus, pourquoi s’embarrasser à financer de longues et coûteuses formations alors qu’il suffit de débaucher un cadre talentueux à Londres ou Francfort? Les services des chasseurs de têtes ne sont pas donnés, certes, mais ce n’est rien comparé à une université.
Au centre, le PDC et ses avatars se contentent de trembler devant l’Europe: mettre le holà à l’ouverture des frontières, c’est prendre le risque de déplaire à Bruxelles, se faire mal voir, irriter, bref, c’est impensable!
A gauche, l’immigration incontrôlée est elle aussi perçue avec la plus grande sympathie. Les socialistes, pas complètement aveugles aux effets délétères de ses effets sur le marché de l’emploi, dénoncent volontiers le cynisme des libéraux-radicaux ; mais en la matière, ils font encore pire. Aux saillies universalistes et tiers-mondistes habituelles de la gauche s’ajoute une instrumentalisation de la dégradation des conditions salariales pour obtenir plus de bureaucratie, qu’il s’agisse de postes d’inspecteurs pour vérifier le respect des normes sur un chantier ou de la horde de travailleurs sociaux chargés de veiller au bien-être des nouveaux arrivants, aux frais des anciens.
Tout ceci n’est évidemment qu’un prélude au Graal de la gauche, le salaire minimum, intervention décisive de la force politique dans l’activité économique. Elle est donc prête à laisser pourrir la situation aussi longtemps que nécessaire, dans l’espoir d’en tirer un profit politique à long terme.
La population suisse se rend bien compte que la trajectoire suivie est dangereuse ; elle perçoit au quotidien les problèmes de sécurité, la part d’étrangers dans les prisons, la crise du logement, la surcharge des infrastructures, la pression sur les salaires, la surconsommation d’énergie et la dégradation générale de son cadre de vie.
Évidemment, avec l’évolution de la conjoncture en Europe, cette situation tendue ne peut qu’empirer. Je ne sais pas si la Suisse restera un ilôt de prospérité dans une Europe en perdition, mais si elle ne dispose pas d’un contrôle sur les mouvements de personnes à ses frontières, je suis sûr que non.
Alain Ribaux, libéral-radical neuchâtelois, se sentit sans doute très inspiré en raillant l’initiative populaire de l’UDC contre l’immigration de masse: « On n’est plus en 1291! », lança-t-il, ajoutant ensuite que faire croire que la Suisse pourrait gérer l’immigration de manière autonome serait « vain, creux et passéiste ».
Mais pourquoi faire référence à la date de la fondation du pays? Les accords de libre-circulation n’entrèrent en vigueur qu’au cours de l’année 2002. Il ne me semble pas qu’à cette époque pas si lointaine la Suisse était un pays vain, creux et passéiste ; au contraire, c’était un pays bienveillant dont la crédulité était la seule faiblesse, prêt à tenter l’ouverture que prônaient des élites toutes acquises à l’Union Européenne (et qui le sont encore.) Après plus de dix ans, l’expérience a montré ses limites. Comme le dit Hans Fehr, le solde migratoire annuel est de quelque 80’000 personnes, soit l’équivalent de la ville de St-Gall. Combien de millions d’habitants vise-t-on en Suisse avant de réaliser qu’il y a un problème?
Les Conseillers Nationaux se sont longuement exprimés à Berne, en rejetant le projet par 128 voix contre 49, soit les voix du seul groupe UDC. Avec ce score sans appel, chacun sait donc à quoi s’attendre de ses élus. Heureusement, en 2014, le dernier mot reviendra au peuple.
Stéphane Montabert
[tell-a-friend id= »1″ title= »Faites suivre »]
One thought on “La Suisse et l’immigration”
La démocratie n’existe pas, n’a jamais existé et n’existera jamais. Même en Suisse. Cette soi-disant démocratie n’est en réalité qu’une ploutocratie (c’est à dire le pouvoir de l’argent par l’argent pour l’argent). Et ce pouvoir est aux mains d’une aristocratie (définition d’une aristocratie : une mafia qui a réussi à s’emparer du pouvoir politique). En y regardant de plus près, on s’aperçoit que cette mafia correspond à l’hégémonie américano judéo maçonnique. Et oui…
Je ne connais qu’une seule façon de se libérer de cette mafia : une trosième guerre mondiale qui ramènera l’humanité à l’âge de pierre. Enthousiasmante perspsctive. Faites vos jeux : l’esclavage ou la mort. Sachant qu’on n’échappe pas à la mort et qu’on peut par contre échapper à l’esclavage par la mort, je choisis la mort, en toute logique.