La Chine lance un avertissement aux plateformes du Bitcoin

f63ffdeef4df91b7049b7a85820e5e062b452742Dans le cadre de la « normalisation » de ses rapports financiers et bancaires, la PBOC (la banque centrale chinoise) a interdit aux plateformes de proposer des « opérations de marge », pratique spéculative permettant aux investisseurs de s’endetter pour acheter des bitcoins

La lutte contre la corruption entraîne des tentatives de fuite de capitaux

La banque centrale chinoise (PBOC) a annoncé jeudi avoir lancé un avertissement sévère aux plateformes d’échanges de bitcoin, indiquant qu’elle durcirait ses contrôles sur la monnaie virtuelle, à l’heure où Pékin tente désespérément d’enrayer les fuites de capitaux hors du pays.A l’occasion d’une réunion mercredi à huis clos avec des responsables de neuf plateformes de bitcoins basées à Pékin, une équipe d’inspection de la PBOC leur a adressé verbalement une série de mises en garde, a indiqué l’institution dans un communiqué.

La véritable chasse à la corruption et au shadow banking qui s’opère en Chine depuis maintenant un an et qui ne laisse pas une journée sans que nous apprenions des arrestations ou des condamnations ou des fuites de Chinois à l’étranger entraîne inévitablement des tentatives de fuite de capitaux. Nous assistons donc là à un durcissement drastique des contrôles des autorités communistes.

Pourquoi le Bitcoin?

La PBOC a interdit mercredi aux plateformes de proposer des « opérations de marge » — pratique spéculative permettant aux investisseurs de s’endetter pour acheter des bitcoins. De même, les plateformes sont tenues de ne pas se livrer au « blanchiment d’argent » ni à des pratiques qui « enfreindraient les lois sur le marché des changes ou la fiscalité », au risque d’être fermées par les autorités.

La normalisation de l’économie chinois, normalisation encore réaffirmée par le Président chinois lors de son passage à Davos, entraîne une normalisation du cours du yuan. La conjugaison de la forte dépréciation du yuan face au dollar, de la lutte contre le shadow banking et contre la corruption incitent les épargnants à sortir leurs capitaux hors de Chine, vers des placements plus sûrs et plus rémunérateurs.

Soucieux de stopper l’hémorragie (estimée à 700 milliards de dollars en 2016), Pékin a imposé des restrictions drastiques, dont un plafond limitant les montants que les Chinois peuvent convertir en devises étrangères.

C’est là que le bitcoin est devenu un moyen très populaire d’y échapper: la crypto-monnaie est achetée en yuans avant d’être revendue en dollars, via des transactions passant sous le radar des autorités car le bitcoin, créée à partir de la technologie du « blockchain », se vend et s’achète en ligne sans être régulé par aucun gouvernement. L’engouement dans le pays a littéralement explosé ces derniers mois: sur BTC China, la plus grosse plateforme mondiale pour l’achat ou la vente de bitcoins, le volume quotidien d’échanges s’est envolé à 28 milliards de yuans courant décembre (3,8 milliards d’euros) contre environ 1 milliard de yuans trois mois auparavant — tandis que dans le même temps le prix du bitcoin en yuans grimpait de 70%.

Incidence de cette décision sur la monnaie

Gonflé par cet usage et aussi par l’achat massif de riches Indiens qui échappaient à la mesure stupide de leur gouvernement de supprimer les grosse coupures de monnaie nationale, le bitcoin a trébuché de quasiment 4% mercredi, quand a transpiré la nouvelle, selon le Bitcoin Price Index. Le cours moyen du bitcoin se reprend aujourd’hui jeudi, tout en restant légèrement en-deçà de ses récents sommets (1.130 dollars début janvier).

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