ING vend sa participation dans Capital One
Conformément aux exigences de Bruxelles, ING se sépare de quasiment tous ses actifs. Bonne ou mauvaise chose?
Capital One, banque américaine surtout connue pour ses cartes de paiement et ses cartes de crédit à système « money back » avait racheté la filiale ING Direct USA au mois de juin 2011 pour 9 milliards de dollars. Cette transaction avait permis au groupe Capital One de devenir la cinquième banque américaine en termes de dépôts et la première banque en ligne du pays. Cette cession, comme celle d’aujourd’hui, fut réalisée pour permettre au bancassureur néerlandais de continuer à rembourser l’Etat néerlandais, qui avait injecté 10 milliards de dollars dans le groupe en octobre 2008 lors de la crise financière. La Commission européenne avait donné son aval à cette aide d’Etat à condition que des restructurations soient opérées au sein du groupe, dont la vente d’ING Direct USA. Le groupe néerlandais avait déjà auparavant vendu ses activités de banque privée en Asie, ses activités de réassurance aux Etats-Unis ainsi que la plupart de ses activités de conseil et gestion en investissements immobiliers.
Capital One avait payé une partie de son acquisition en actions. C’est cette participation qu’ING a décidé de vendre aujourd’hui, soit 9% des parts de la banque. Cela représente 54 millions d’actions pour une valeur de 2,4 milliards d’euros. C’est un pool mené par Citigroup et réunissant aussi Morgan Stanley et Bank of America, qui est chargé de l’opération lors d’une vente publique.
Rappelons que le groupe néerlandais a vendu ING Direct Canada pour 2,5 milliards d’euros à la fin du mois d’août et cherche actuellement à se séparer d’ ING Direct UK et de son pôle asiatique d’assurances et de gestion d’actifs.
La cession et l’acquisition d’actifs fait partie intégrante de la vie d’une entreprise. Cela est, théoriquement, la responsabilité du ou des dirigeants qui doivent en rendre compte à leurs actionnaires qui, toujours théoriquement, approuvent ou sanctionnent. Ici, nous sommes dans un cas un petit peu particulier d’un Etat (les Pays Bas) qui n’entrent pas dans le capital d’ING mais, dans un moment difficile, prête de l’argent à la banque qui s’engage à le rembourser. Premièrement, cet Etat doit avoir le feu vert de Bruxelles. On se demande bien pourquoi. Sur le plan des accords régissant la zone Euro, les Pays Bas sont dans les clous de Maastricht! Sur le plan de la discordance concurrentielle, ceci pourrait éventuellement être un problème de compétence « ECOFIN », mais pourquoi administrative?
ING est en train de céder des filiales dont certaines étaient bénéficiaires, afin de satisfaire des exigences administratives d’une autorité qui n’est pas l’autorité prêteuse. Il y a indiscutablement un problème de compétences dans l’organisation de l’UE actuellement.
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