Immobilier neuf: Macron pire qu’Hollande?

Décidément, les gouvernements se succèdent et la bêtise en matière de politique immobilière semble perdurer. Les chiffres concernant l’immobilier neuf viennent de tomber.

Un immobilier neuf malade

Les chiffres du ministère de la ville et du logement concernant l’immobilier neuf viennent de tomber. Et ils sont catastrophiques : durant les trois derniers mois, de décembre 2018 à février 2019, le nombre des permis de construire délivrés a baissé de 5%, cachant une décélération de 5,2% pour les logements collectifs, c’est-à-dire la production des promoteurs, et de 4,7% pour les logements individuels, qui sont bâtis par les constructeurs de maisons individuelles.

Les mises en chantier poursuivent leur déclin, de 4,3%, avec des maisons individuelles à l’origine d’un recul de 1,2% et les logements collectifs de 6,2%. En un an, de mars 2018 à février 2019, la construction de 448.500 logements a été autorisée, pour 413.600 unités effectivement produites, ce qui représente un retrait de 9% par rapport aux douze mois glissants précédents pour les permis de construire et de 5% pour les mises en chantier. Il s’agit des plus mauvaises performances depuis quinze ans.

Sous un fallacieux prétexte de supprimer les « effets d’aubaine », sous les acclamations béates des idéologues « anti-toutes-niches-fiscales », le gouvernement a supprimé les incitations fiscales qui existaient et qui permettaient de maintenir bon an mal an un rythme régulier (et pourtant insuffisant au regard de la demande) de mises en chantier.

Une fiscalité ahurissante

La vérité, nous la connaissons. La haine que ce gouvernement porte à l’égard de l’investissement immobilier, constitutif du patrimoine de cette middle class qu’il s’est donné comme mission de tondre définitivement, l’a amené à prendre des mesures ahurissantes en matière de fiscalité du patrimoine, de fiscalité et de réglementation du parc locatif. Sous le prétexte de vouloir « faire des économies », au nom d’une pseudo orthodoxie budgétaire ne prenant en compte que le seul aspect de compensation de la politique fiscale débile qui était imposée aux propriétaires immobiliers et, je le répète, sous les applaudissements de certains « libéraux », le gouvernement a fait fi des recettes associées à la production de logements, dans une rapport vertueux de 1 à près de 2. Car oui, dans le cadre fiscal actuel, un euro public investi en aide à la personne ou à la pierre, sous forme d’allègement fiscal incitatif ou d’avantage de taux -dans le cas du prêt à taux zéro -, entraîne de la création de richesse à hauteur de près de deux euros, en gain de TVA ou de rentrées fiscales diverses pour l’État et les collectivités locales. Et cela sans compter les dépenses entraînées par les licenciements, les contrats non renouvelés, les entreprises qui déposent le bilan, laissant des créances à jamais non recouvertes.

Pourtant, la demande est là.

Le nombre de « mal logés » augmente chaque année, les prix de l’immobilier (particulièrement en valeur relative, c’est à dire en proportion des revenus) s’envolent, le nombre de m² par individu diminue, l’arrivée de plusieurs centaines de milliers d’immigrés chaque année nécessite la construction de l’équivalent d’une ville comme Nantes pour les accueillir…

L’Etat peut il assumer seul le coût d’une politique du logement digne de ce nom ? Est ce son rôle?

Bien sûr que la réponse à ces deux questions est non. Bien sûr qu’il est nécessaire que l’investissement privé prenne le relais. Au moment où au moins deux générations se rendent compte que la retraite équivalent à 70% du dernier salaire versée à vie après 40 ans d’activité n’est qu’une escroquerie qu’une génération de privilégiés se sera attribuée à son seul profit, la possibilité de s’assurer des revenus à travers la propriété immobilière peu et doit être vécue comme un moyen habile de résoudre les tensions.

En quoi aider l’investissement immobilier est il vertueux?

Aider les actifs d’aujourd’hui à investir dans la pierre, c’est à la fois créer une dynamique économique, résoudre les tensions de logement qui existent aujourd’hui et qui pèsent lourd dans le sentiment de mal vivre et de mal être des Français aujourd’hui (le mauvais côté de la co-location ou de l’hébergement familial, c’est le sentiment de dépendance, de précarité, de mal vivre..), c’est permettre aux actifs d’aujourd’hui de se dire qu’ils auront quelque chose au moment de partir en retraite (ce sentiment que « de toute manière on n’aura rien » est fondamental dans la manière dont les Français accueillent les mesures de réforme des retraites. Travailler plus longtemps, cotiser plus pour finalement ne rien avoir au bout. Laissez les, aidez les à investir dans l’immobilier, ils auront une perspective d’avenir, un moteur..), bref, c’est tout bénéfique.

L’insécurité fiscale se fait sentir sur la rénovation

Au delà du neuf, la rénovation et l’entretien périclitent aussi : le Professeur Mouillart, présentant les dernières évolutions des loyers d’habitation, a noté avec inquiétude que les propriétaires bailleurs n’engageaient pas les travaux nécessaires dans leurs logements. Quant aux propriétaires occupants, ils traînent des pieds pour mettre leur appartement ou leur maison aux normes énergétiques.

Quand verrons le pragmatisme l’emporter sur l’idéologie?

Non connaissons aujourd’hui le début d’un gâchis économique et social qu’on n‘avait pas vu depuis pas mal d’années.

Il est temps de repenser la fiscalité applicable au logement à tous les stades, de l’édification à la transmission en passant par l’acquisition et la détention. Arrêtons les pseudo assises du logement, les grands débats-bidons!  Il est simplement temps de se poser et de demander ce que les Français peuvent supporter de pression fiscale au maximum avant que l’impôt ne tue l’impôt. au niveau de la fiscalité globale, Hollande a été le seul a démontrer en 2013 la justesse de la courbe de Laffer. Macron sur le secteur de l’immobilier, semble dépasser son maître.

Bon sens, pragmatisme, doivent triompher des idéologies. Idéologie du « propriétaire salaud » qui a prévalu avec au moins deux des trois ministres du logement de Hollande; idéologie du « zéro niche fiscale » qui conduit des gens pourtant souvent censés à applaudir des âneries, idéologie du « déracinement » qui veut couper tout lien des individus entre eux ou avec une quelconque terre pour les rendre « mobiles » et qui donc les veut rendre « non propriétaires ».

Gouverner au nom d’une idéologie, quelle qu’elle soit, c’est refuser de regarder le monde tel qu’il est et c’est se condamner au totalitarisme dans l’espoir vain de le rendre conforme à la représentation que l’on s’en fait.

La crise de l’immobilier n’est que le prémisse de bien d’autres et les gilets jaunes ont un bel avenir devant eux.

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