Grand Paris: Nouvelle victoire des jacobinistes sur les Montagnards….

Le gouvernement socialiste a fait voter la création de « La Métropole du Grand Paris » organe centralisé jacobin, condamnant ainsi « Paris Métropole », le syndicat initié par Bertrand Delanoë en 2001.

La majorité des 206 maires, présidents d’intercommunalités  et présidents de conseils généraux qui composent le syndicat « Paris Métropole » est plutôt pessimiste et plutôt en colère contre le gouvernement et les députés de la majorité. Même son tout nouveau Président, David Guiraud (maire des Lilas), pourtant socialiste, ose cette litote: « cette loi n’est clairement pas consensuelle« .

Les dispositions de « La Métropole du Grand Paris »

En gros, il s’agit de la création d’une vaste collectivité regroupant principalement la capitale et les trois départements de petite couronne, le Val-de-Marne, les Hauts-de-Seine et la Seine-Saint-Denis. Faisant table rase des intercommunalités de ce territoire, les parlementaires ont confirmé la mise en place de cette Métropole qui aura des compétences élargies en matière de logement, d’urbanisme et d’aménagement économique. Fait nouveau, les députés ont également demandé au gouvernement de préparer, d’ici au 1er janvier 2015, un rapport sur les conditions de suppression des départements de la petite couronne, étape suivante de la création du Grand Paris. Une « simplification administrative » défendue par plusieurs députés PS, dont le sénateur-maire de Clamart (Hauts-de-Seine) Philippe Kaltenbach.
La loi adoptée relève d’une philosophie radicalement opposée à celle de Paris Métropole. Alors que les élus avaient mis des années à se mettre d’accord sur une sorte de métropole confédérée où aucune structure ne disparaîtrait jamais, les députés leur ont asséné une« métropole centralisée », où les maires perdent toute autonomie fiscale et où les intercommunalités disparaissent. C’est le grand retour du jacobinisme. Certains parle de « l’annexion de la banlieue » (Patrick Devedjian), d’autres d’une  « main mise de Paris sur la petite banlieue »  (Patrick Braouzec), le président de Plaine Commune qui, lui, est agité de sombres pensées : « on a l’impression que Paris qui ne peut plus se développer en interne vient chercher la richesse ailleurs, en banlieue, en première couronne », d’autres encore, comme le député-maire PCF de Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis), François Assensi, dénoncent le « passage en force » du PS sur le sujet, accusant la nouvelle Métropole, « monstre bureaucratique », de « déposséder les communes de leurs compétences » et de « liquider purement et simplement les intercommunalités ». Valérie Pécresse, députée UMP des Yvelines, s’est, pour sa part, montrée « soulagée » d’avoir fait adopter un amendement prévoyant la possibilité pour les communes de grande couronne limitrophes de ne pas intégrer la future Métropole.

L’énorme boulette du Sénat

La manière dont les sénateurs UMP et PC ont torpillé, en juin dernier, la première mouture de la loi sur la métropole fut une catastrophe. Ils ne se sont pas rendus compte qu’en refusant un article prévoyant l’intercommunalité obligatoire, ils envoyaient tout le texte à la poubelle. Des députés socialistes, entraînés par Alexis Bachelay et Jean-Marie Le Guen, s’emparent du vide et forgent une intercommunalité géante que le gouvernement reprend à son compte. C’est celle-ci qui vient d’être votée.

Quel avenir pour Paris Métropole?

Que va devenir Paris Métropole ? Nul ne sait. L’alternative la plus probable se situant entre Hara Kiri et collaboration.

La grande question étant: « Le syndicat doit-il ou non participer à la mission de préfiguration que va mener le préfet de région pour que tout soit d’équerre le 1er janvier 2016, date de naissance de la métropole du Grand Paris? ».

Si la réponse est « oui », c’est la voie de la collaboration. Si la réponse est « non », le syndicat n’a plus de raison d’être, la main étant reprise par le pouvoir central en la personne de son Préfet. Quant à une hypothétique guérilla, il ne faut pas croire que les élus locaux iront jusque là, les plus acharnés (en paroles) au moment des débats (comme Jean-Yves Le Bouillonnec, député-maire PS de Cachan et ancien président de Paris Métropole) s’étant déjà « couchés » et ralliés à la loi du plus fort.

Réponse lors de la « grande thérapie de groupe » de janvier. …

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