De partout surgissent des suppressions d’emploi…
Les chiffres du chômage sont tombés… Enfin, ils se sont plutôt envolés. Le seuil des trois millions de chômeurs en France sera atteint avant la fin de l’année, probablement en septembre. Le nombre de demandeurs d’emploi n’ayant pas du tout travaillé a augmenté de 23.700 pour atteindre 2.945.800 fin juin. En incluant les personnes exerçant une activité réduite (catégories B et C), ce sont près de 4,4 millions de personnes qui étaient à la recherche d’un travail fin juin, un record depuis la mise en place des ces statistiques en 1991. Il s’agit surtout de la quatorzième hausse consécutive du nombre d’inscrits à Pôle emploi, depuis mai 2011.
Et le regard porté sur l’horizon n’augure pas d’une accalmie. Les suppressions de postes qui chauffent sont nombreux. Bien sûr, il y a les plus médiatisés PSA (8 000 suppressions de postes), Air France, (5 122 postes), Alcatel-Lucent (5 000 postes dans le monde), Sanofi, SFR (entre 1 000 et 2 000), Bouygues Telecom (555 personnes), Hewlett-Packard (520 postes), Conforama (288)… et puis il y a tous ceux qui n’ont pas forcément l’honneur de la presse ou qui passent plus inaperçus comme Doux (env. 1000 suppressions), Groupama, Puma, Castorama, Novandie (76 postes sur 168 salariés), Renault qui menace 300 emplois à Flins, Rapid Flore qui supprime 20 postes à Rouen, Virgin qui supprime plus de 80 postes entre son siège et ses magasins, FRAM qui vire 67 personnes, 85 postes supprimés dans la reprise de Paris Normandie, Visteon (99 emplois), 484 suppressions chez TUI (Marmara – Nouvelles Frontières), ou ceux que l’on tait volontairement parce qu’ils sont imputables aux choix politiques comme la Fédération Française du Bâtiment qui annonce 35 000 (oui, trente cinq milles!!!!) suppressions de postes rien que sur 2012, ou la Fédération Nationale des Travaux Publics qui en annonce quant à elle 6 000, bref, la liste s’allonge de jour en jour.
Il est à craindre que 2012 ne soit la pire année pour l’emploi, avant la suivante, car rien ne laisse présager d’une reprise de l’activité industrielle; surtout pas la politique de coûts salariaux menée par notre gouvernement (qui rend notre industrie totalement non compétitive), ni sa politique fiscale (qui pompe une partie de ce que les consommateurs auraient pu réinjecter dans le circuit), ni ses 22 « commissaires » au redressement (tous fonctionnaires et qui ont vu une « vraie » entreprise pour la dernière fois lors de leur stage d’une semaine en fin de 3ième…).
Que ceux qui doutent de ce qui nous attend prennent le temps de lire la liste des derniers communiqués de l’INSEE:
- En juillet 2012, le climat conjoncturel se dégrade fortement dans le commerce de détail et dans le commerce et la réparation automobiles
- En juillet 2012, le climat conjoncturel reste morose dans les services
- En juillet 2012, le climat conjoncturel se dégrade dans le bâtiment
- Le climat des affaires en France se dégrade en juillet 2012
- En juillet 2012, le climat des affaires dans l’industrie manufacturière reste dégradé
- Fort recul de la demande adressée à l’industrie manufacturière au deuxième trimestre 2012
- En juillet 2012, la demande de logements neufs diminue de nouveau
- En juillet 2012, le climat conjoncturel se détériore dans l’artisanat du bâtiment
- Un climat conjoncturel encore défavorable dans les travaux publics au deuxième trimestre 2012
Et encore, ne vous ai je mis que les trois derniers jours!
Y a-t-il une bonne nouvelle? Si on veut. Les résultats de l’étude que la DARES vient de publier peuvent laisser penser que ceux qui disaient que repousser l’âge de la retraite et supprimer les dispositifs de pré-retraite allait mathématiquement augmenter l’emploi des seniors avaient raison. J’estime pour ma part que les chiffres doivent être pris avec précaution. En tous cas, le taux d’activité des 55-64 ans a augmenté de 3,2 points au cours de l’année 2011 pour atteindre 44,4 % en moyenne sur l’année, selon cette étude.
« Cette accélération est due à une hausse d’environ 3 points en 2011 du taux d’activité des 60-64 ans, après environ 1 point par an en moyenne les trois années précédentes« , explique la DARES. Les réformes successives des retraites (1993, 2003 et 2010) ont contribué à favoriser cette progression, tout comme, en parallèle, la réduction continue des dispositifs de préretraite. Le taux d’activité des 55-59 ans a en effet progressé, lui aussi, d’environ 3 points en 2011, au même rythme que de 2008 à 2010.
Si l’on exclut les chômeurs, le taux d’emploi des seniors en France est désormais légèrement supérieur à la moyenne européenne entre 55 et 59 ans (+ 1,5 point), mais il reste largement inférieur entre 60 et 64 ans (- 13,6 points). Pour l’ensemble des 55-64 ans, ce taux d’emploi a tout de même augmenté de 11 points entre 2000 et 2011, en France, comme dans l’ensemble de l’Union européenne.
Pour notre part, nous considérons toujours que dans un cadre de marché de l’emploi sclérosé, l’embellie d’un segment de marché s’accompagne toujours d’une détérioration d’un autre. Seules la redynamisation par la baisse du coût de la main d’oeuvre et la libéralisation des contraintes réglementaires (administratives et légales) liées à l’embauche, accompagnées par la liberté de choix laissée au travailleur de partir ou non en retraite au moment qu’il juge opportun peuvent véritablement et durablement amener une modification profonde du chômage en France.
[tell-a-friend id= »1″ title= »Faites suivre »]
5 comments
………….. Seules la redynamisation par la baisse du coût de la main d’oeuvre et la libéralisation des contraintes réglementaires (administratives et légales) liées à l’embauche … /// … peuvent véritablement et durablement amener une modification profonde du chômage en France. …………..
Vous plaisantez je suppose!
Quand les entreprises embaucheront et que la part des salaires au smic deviendra minime, alors et seulement a ce moment là, constatant la bonne volonte et la RESPONSABILITE des entreprises, il faudra reexaminer les regles…
— sur la flexibilite (le chomage n’est pas un probleme si un salarié viré retrouve du boulot en moins de 3 mois) que vous appelez « contraintes reglementaires »…
— sur le cout du travail (parceque les salaires élevés entrainent une participation a la dynamique du marché par le pouvoir d’achat, une alimentation des caisses de santé et de retraites etc)
Si le modele actuel merdoie, c’est que les entreprises ne proposent plus leur services au prix réel (prix de revient complet + marge) mais en fonction de l’acceptabilité du prix par le client…. et lessivent ainsi tout le pouvoir d’achat. Regardez les operateurs telecom… quand on facture 30 euros 2 heures de portables qui ne « coutent » que quelques euros, c’est le cinema, les restaus, mais aussi la maison, la voiture, les livres etc qui en font les frais.
Apres avoir lessivé donc le « reste a consommer » les entreprises predatrices ont pleuré, diminué les salaires au smic poutr « alleger » le cout du travail, ne paient plus de cotisations sociales… mais leur rapacité n’a pas de limite, elles veulent en plus licencier et obtenir des privilèges indus, vis a vis de leur merite!!!
Commencez par etre irreprochable… A bon entendeur….
Tss Tss, on se calme, pas la peine de s’emporter..
1) Vous lisez suffisamment MVMA pour savoir que je ne prône pas la diminution des salaires comme vous faites semblant de le croire en répétant les arguments idéologiques de certains. Je me bats pour la suppression des charges pesant sur le coût du travail et le transfert du coût de la protection sociale sur la consommation. Si on augmentait le net de 20% et qu’on supprime toutes les cotisations sociales reportées sur la tva augmentée de 5%, ils pourraient pas mieux vivre, « les gens » ?
Une fois le coût de main d’oeuvre diminué de moitié, les produits français, désormais moins chers, se vendraient mieux à l’étranger… les produits importés, augmentés de 5% de TVA, se vendraient moins bien face aux « made in France », non? Les entreprises française embaucheraient. Des entreprises françaises qui ont délocalisé leur production reviendraient en France (la qualité de fabrication étant meilleure, les délais de livraison étant plus rapides…) . L’embauche repartirait. Moins de gens au chômage, plus de gens au travail égale moins de prestations sociales à la charge de la Nation, un niveau de vie qui s’améliore, une consommation qui repart, donc une production… Cela s’appelle le cercle vertueux…
Il ne s’agit donc pas de diminuer les revenus des salariés, mais de baisser le coût de la main d’oeuvre dont le salaire net ne représente qu’à peine la moitié.
2) Lorsque je parle de contraintes réglementaires, je n’évoque pas seulement la « flexibilité », mais tout ce qui va autour de l’embauche. La tonne de paperasse, de déclarations, d’inscriptions, de formalités obligatoires qui obligent les employeurs à payer des prestataires internes ou externes, donc qui renchérissent le coût de la main d’oeuvre, (rien qu’une visite médicale obligatoire est facturée par les « fonctionnaires » de la médecine du travail plus de 100€, sans compter le temps de travail perdu) (un cabinet comptable facture entre 700 et 900€ par mois pour la gestion sociale d’une sarl de 4 salariés plus le gérant), lorsque je parle de contraintes réglementaires, je parle des lois à l’embauche, qui génèrent des contraintes, de toutes les règles et règlements qui se sur ajoutent et qui font que l’employeur se retrouve, quasi immanquablement, sauf les très gros qui embauchent des « spécialistes » qui ont étudié pendant plusieurs années la « gestion de personnel » mais qui génèrent encore un coût supplémentaire, en défaut. Et là, bing, il suffit de tomber sur l’employé modèle, bien renseigné, lui, bien formé dans les stage syndicaux et vous vous retrouvez aux prud’hommes, condamné en vertus de règles et de lois que seuls des professionnels de l’emmerdement maximum connaissent. Ça vous arrive une fois, pas deux. C’est comme cela que plusieurs millions d’artisans ou de commerçants qui pourraient embaucher ne le font pas. C’est comme cela que la précarité a gagné car plutôt que de prendre un tel risque, les employeurs éventuels font appel à l’intérim (je choisis qui je veux, c’est pas moi qui gère l’aspect administratif, je paie la facture, j’arrête la mission quand je veux etc…). Les contraintes administratives, cela recouvre aussi les gens de plus de 50 ans, par exemple. Si vous licenciez quelqu’un de plus de 50 ans, vous êtes pénalisé… Moyennant quoi, on vire avant qu’ils aient l’âge et surtout on n’en ré embauche pas… Supprimez cette contrainte, le chômage des plus de 50 ans baissera. etc.. etc…
3) Votre explication du modèle actuel qui merdoie par le prix psychologique ne tient pas. D’une part, le prix psychologique, parce qu’il est psychologique, fluctue en fonction de l’intérêt que le public porte au produit. Ce qui veut dire que s’il est élevé en début de vie du produit parce que la nouveauté ou l’image qu’on lui attache justifie aux yeux des clients de dépenser beaucoup pour le posséder, il baisse jusqu’à être inférieur au coût de production et donc entraîner la disparition du produit. C’est la démocratie dans la consommation, cher ami. SI aujourd’hui, et vous avez raison, le prix de vente des communications téléphoniques est largement supérieur à son coût de revient (attention, n’omettez pas de prendre en compte la R&D sur un secteur en perpétuelle mutation et qui exige de ne pas être largué par ses concurrents, n’omettez pas non plus le coût d’installation des réseaux et en particulier le racket auquel l’Etat soumet les opérateurs sur l’octroi des fréquences), reconnaissez qu’il n’a déjà plus rien à voir avec ce qu’il était il y a quatre ou cinq ans et encore moins il y a 23 ou 24 ans (seulement!) quand est né le GSM en France! le prix baisse. Si vous regrettez que les Français dépensent autant pour le téléphone au détriment du cinéma ou de la lecture, c’est votre choix, respectez le leur! Nous ne sommes pas dans le domaine de la contrainte, mais de la liberté. Les Français (et les Françaises car ce sont elles les plus grandes consommatrices d’appels et de SMS) préfèrent passer leur temps à « chatter » qu’à lire.. Problème d’éducation? Problème d’instruction? Problème de niveau intellectuel? Oui, si vous voulez, mais vous n’avez pas à décider pour eux. Une société qui décide de diriger la vie personnelle des individus, cela s’appelle le totalitarisme. « Qui gère la totalité de la vie de l’individu ». Faire le bonheur des gens malgré eux, cela se termine toujours en génocides, en camps de concentration, en goulags… Si une famille préfère dépenser pour son téléphone que pour la lecture, c’est son libre choix (après tout, elle peut aussi aller à la bibliothèque ou louer des DVD). C’est ça, la liberté!
Et vous savez quoi? C’est parce que je crois en cette liberté et que je crois que, parce que libre, l’être humain peut s’adapter, changer ses comportements et, justement, comprendre qu’il a peut être intérêt à préparer son avenir, sa retraite, les études de ses mômes, la maladie, son décès, sa transmission en se constituant un patrimoine plutôt qu’en « chattant » comme un malade, que j’ai créé ce site….
Les chiffres que vous publiez ne sont pas complets du chômage. Si on compte les DOM, pour toutes les catégories, et pour juin 2012 ça fait:
– Catégorie A (sans emplois officiels, sans activité aucune) : 3 188 800
– Catégories A à C (B+C : en « activité réduite ») : 4 670 900
– Catégories A à E (D+E : sans emploi « non disponibles ») : 5 300 100
Evidemment, Pôle Emploi ne communique que sur la catégorie A, et encore, uniquement sur la France métropolitaine. Avec les personnes en dispense de recherche d’emploi, il y a 5,4 millions de chômeurs en France.
Ces statistiques ne dénombrent que les chômeurs recensés. La France compte également plusieurs millions d’inactifs, peut-être 7 millions. Excepté les invalides et les jeunes retraités des régimes spéciaux, combien parmi eux sont volontairement inactifs ?
Bonjour,
Oui, vous avez parfaitement raison.
Le mois dernier, je m’étais fendu d’un article plus complet sur le sujet:
http://maviemonargent.info/2012/les-vrais-chiffres-du-chomage-en-france/
mais c’est fastidieux, ce boulot car, comme toujours en France, si l’info est très souvent existante, elle est fractionnée entre plusieurs sources qu’il faut collecter, remettre sur une base identique (chaque administration ayant sa propre méthode de calcul), comparer, consolider….
Ce mois ci j’ai eu la flemme et ai préféré accentuer sur les perspectives et sur le fait que les plans de suppressions d’emplois sont beaucoup plus nombreux que ce qu’on nous dit, qu’ils touchent toutes les catégories, tous les secteurs, toutes les zones géographiques… C’est à dire que nous sommes face à un problème structurel, et non pas conjoncturel comme les idiots d’idéologues qui nous dirigent s’évertuent à le répéter et à le faire croire aux Français en « convoquant » tel ou tel patron ou en faisant des moulinets avec leurs commissions ou leurs commissaires…..
(bon, je m’emporte, mais vous comprenez le sens…)