Auto-entrepreneurs : l’U2P se ringardise
Le projet de doublement du plafond d’activité des micro-entrepreneurs (ex auto-entrepreneurs ) met les ringards de l’U2P en transe…
L’Union des entreprises de proximité (U2P), qui rassemble artisans, commerçants et professions libérales, a « exigé » lundi une réunion « de toute urgence » avec le ministre de l’Economie pour que celui-ci précise ses intentions sur l’assouplissement des règles concernant les auto-entrepreneurs.
« Alors que le ministre de l’Economie a dévoilé à la presse son intention de doubler les plafonds de chiffre d’affaires autorisés pour les micro-entrepreneurs (ex auto-entrepreneurs), l’U2P ne peut que s’étonner de la teneur de telles déclarations », écrit l’organisation patronale dans un communiqué.
Attaché aux vieux schémas, aux vieux carcans, le syndicat patronal, au lieu de prendre le train en marche, d’inclure les auto-entrepreneurs dans son champ de compétence, de se réjouir de l’élargissement de la mesure qui pourra ainsi bénéficier à un certain nombre de ses actuels adhérents, se raidit dans ses vieilles chausses et défend, à contre courant de ses intérêts et de ceux de ses adhérents, les clivages corporatistes et les cadres réglementaires et fiscaux qui freinent le développement économique en France.
Complètement dans le déni de réalité, l’U2P affirme que le régime de des auto-entrepreneurs « a mis un coup d’arrêt au développement des entreprises de droit commun », « accéléré les suppressions d’emplois dans les entreprises victimes de concurrence déloyale » et « suscité une multiplication des comportements frauduleux ». Autant d’affirmations qui ne reposent sur rien, les auto-entrepreneurs n’étant pas des entreprises d’exception mais des entreprise de droit commun, puisqu’ils paient des impôts et des charges (dans bien des cas plus que les artisans et commerçants à CA équivalent comme les Expert Comptables l’ont maintes fois démontré) mais selon des modalités administratives différentes. Les auto-entrepreneurs n’ont en rien provoqué des suppressions d’emploi, puisqu’ils ont au contraire permis à bien des artisans (en particulier dans le bâtiment) de souscrire des chantiers (qu’ils ont confié à des auto-entrepreneurs) que le coût de la main d’oeuvre en France ne leur aurait pas permis d’emporter. Quant aux « comportements frauduleux », je ne sais pas s’il faut en rire ou en pleurer lorsque l’on voit de qui cette accusation provient….
Du coup, le syndicat patronal demande une réunion afin que Bruno Le Maire précise les intentions de Bercy.
« L’U2P déclare son opposition absolue à toute augmentation du seuil de franchise de TVA » dont bénéficient les micro-entrepreneurs.
M. Le Maire a annoncé la semaine dernière que le chiffre d’affaires maximum des micro-entrepreneurs serait doublé en 2018, comme l’avait promis le président Emmanuel Macron lors de sa campagne électorale. La mesure doit être inscrite au projet de loi de finances qui sera présenté en septembre.
Actuellement, l’entrepreneur doit passer du régime de la micro-entreprise (ex auto-entrepreneurs), plus simple sur les plans fiscal et social, à celui d’entrepreneur classique au-delà d’un certain chiffre d’affaires. Ce seuil varie de 33.100 à 82.800 euros en fonction du type d’activité exercée.
Espérons que le ministre et le Président de la République ne nous jouent pas cette phase en vertu du principe que Lénine avait qualifié de « un pas en avant et deux pas en arrière », pratique si courante lors du dernier mandat….