L’emploi italien semble repartir

Pensioni-Parla-Giuliano-Poletti-ministro-del-LavoroLa réforme du droit du travail permet « d’inverser » la courbe du chômage….

Le ministre italien du Travail a annoncé, dimanche 6 septembre, que le pays était parvenu à créer 100 000 emplois en l’espace de sept mois, notamment grâce à la réforme du «Jobs Act», que l’opposition considère toujours nuisible à l’économie.

«En 12 mois, ce sont 235 000 nouveaux emplois, dont 100 000 depuis le début de l’année» qui ont été créés, a annoncé Giuliano Poletti, le ministre italien du Travail, lors d’une conférence de presse. Selon lui, le «Jobs Act» est à l’origine de l’essentiel de ces créations d’emplois. Après 14 trimestres de hausse, la courbe du chômage a en effet commencé à s’inverser, depuis le début de l’année 2015, même si le taux se maintien encore à 12,1% au second semestre.

Très controversé, le «Jobs Act» est entré en vigueur au mois de mars 2015, malgré l’opposition des syndicats et d’une partie de la gauche. La loi prévoit la possibilité de licencier plus facilement un salarié pendant les trois premières années de contrat, et accorde au cours de cette période des exemptions de charges aux entreprises embauchant en CDI. Selon l’opposition, le «Jobs Act» a permis à des emplois précaires ou à durée déterminée de se transformer en CDI, mais n’est pas à l’origine de créations de poste. Une affirmation réfutée par le gouvernement qui maintien que 100 000 postes ont été créés depuis le début de l’année.

L’administration du Premier ministre Matteo Renzi ne compte pas s’arrêter là. Les tout derniers décrets liés à la loi sont entrés en vigueur cette semaine et de nouvelles mesures sont en cours de réflexion. «Le contrat à durée indéterminée doit avoir un coût moins élevé que tous les autres contrats», a affirmé Poletti, lors de la même conférence de presse. Pour Pier Carlo Padoan, le ministre des Finances, «l’engagement du gouvernement à mettre de l’argent en faveur du contrat à durée indéterminée est en train de changer l’évaluation que les entreprises font sur comment embaucher».
La tâche du gouvernement transalpin n’est pas finie pour autant. Malgré ces bonnes nouvelles, la baisse du chômage se fait encore très lente, avec 0,1% de chômeurs en moins en un an et un taux de chômage des jeunes qui dépasse encore les 40%. Un constat dont le ministre du Travail se défend : «Sept années de crise ont détruit un million d’emplois, les choses ne peuvent pas changer du jour au lendemain».
Il est clair que, tant pour les individus que pour l’activité économique, il vaut mieux un emploi précaire que pas d’emploi du tout. Nos politiciens français n’arrivent pas à comprendre qu’un salarié allemand soit disant sous-payé gagne finalement plus que son homologue français au chômage. Il a de meilleurs conditions de vie et participe plus à l’économie car il dépense plus.
Concernant l’Italie, méfions nous des statistiques. J’ai pour ma part connu ce pays dans les années 70, à une époque où l’économie italienne n’existait paraissait il plus. Un salarié sur cinq était à cette époque déclaré dans les petites entreprises et ce, en parfaite entente avec le contrôleur.
Il n’en demeure pas moins que tant de réformes n’influent que peu sur le cours du chômage. Pensez vous vraiment que ne rien faire, voir augmenter le coût du travail avec des comptes pénibilité ou des mutuelles obligatoires peut permettre d’espérer aussi une « inversion » de la courbe du chômage?

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