Russes et Chinois poursuivent leur guerre contre le dollar
Les éliminations de Khadafi, de Sadam Hussein, de Strauss Kahn ne semblent pas faire peur aux Russes et aux Chinois qui annoncent à leur tour le retrait du dollar dans leurs échanges internationaux.
Le président de la Russie, Vladimir Poutine, a introduit mardi un projet de loi qui permettrait d’éliminer le dollar des échanges commerciaux entre les pays de la Communauté des États indépendants (CEI).
Cette loi a notamment pour objectif de créer un marché financier commun entre la Russie, la Biélorussie, le Kazakhstan, le Kirghizistan, le Tadjikistan et d’autres pays de l’ancienne URSS.
L’accès direct aux marchés financiers des pays membres et les conditions avantageuses des opérations interbancaires, prévus par le projet, «bénéficiera à l’extension de l’utilisation des monnaies nationales lors de paiements étrangers, en créant des prémisses pour la hausse de liquidité des marchés des monnaies nationales», lit-on dans la communiqué du Kremlin.
La loi permettra finalement de faciliter les échanges commerciaux dans la région et aidera à arriver à la stabilité macro-économique.
La possibilité du passage vers les versements en monnaies nationales a déjà été discutée dans le cadre de l’Union économique eurasiatique (UEEA). Conformément au projet de développement des systèmes de paiement des pays de l’UEEA, adopté en décembre 2014, un tel passage est prévu dans le cadre de l’Union vers les années 2025-2030.
Actuellement, près de 50 % des échanges commerciaux en UEEA sont effectués en dollar et en euros.
Le sujet de l’abandon du dollar au profit des «monnaies régionales» a été également abordé entre la Russie et la Chine. En août 2015, cette dernière a lancé un projet pilote dans la ville de Suifenhe, où le rouble et le yuan sont tous deux utilisés en tant que monnaies de circulation, en remplacement du dollar.
En 2014, la Banque centrale de la Russie et la Banque populaire de la Chine ont conclu un contrat de swap de devises d’une durée trois ans, pour un montant de 150 milliards de yuans, en favorisant ainsi la coopération économique entre les deux pays.