Après Chypre, est ce le tour de la Slovénie?

Des banques plombées, un Etat incapable de les renflouer seul…

Nous apprenons coup sur coup que le FMI annonce 7 milliards de créances douteuses dans les banques slovènes qui, pourtant affichent des bilans satisfaisants. Cela signifie clairement que les actifs publiés ne le sont pas à leur juste valeur de marché car aucun écart d’acquisition (goodwill) n’est mentionné dans les bilans. Les banques slovènes trichent. Dans la foulée, Nova KBM, deuxième banque slovène par le total de son bilan, vient d’être dégradée de deux crans de B3 à Caa2 au rang de valeur ultra-spéculative par Moody’s. Ce n’est pas terminé, voici maintenant Nova Ljubljanska banka (NLB), la plus grande banque slovène, qui annonce devoir procéder rapidement à une augmentation de capital….

Tout cela sent le déjà vu, n’est ce pas?

La banque centrale de Slovénie s’est sentie obligée d’intervenir hier lundi pour déclarer que les dépôts dans les banques slovènes  sont sûrs et affirmer qu’elle est beaucoup plus petite que son homologue chypriote et nié tout risque qu’elle suivrait Chypre dans la voie de la taxation des dépôts bancaires. Elle a précisé, en guise de justification, « L’une des raisons qui a motivé la taxe sur les dépôts dans les banques chypriotes est la part importante des dépôts des citoyens étrangers là-bas. En Slovénie, la part des déposants étrangers est symbolique« . Elle a précisé aussi que l’actif du bilan des banques slovènes représentait 135 pour cent du produit intérieur brut par rapport à 800 pour cent à Chypre.

Le ministère slovène des finances a déclaré à l’agence Reuters: « la comparaison avec Chypre dans ce contexte est tout à fait inappropriée », ajoutant qu’aucune banque n’avait enregistré de retraits d’argent ou de transferts inhabituels.

Les plans de sauvetage sont payés… par nous!

Toutes ces déclarations me rendent pour ma part plus sceptique que rassuré. Si les banques en Slovénie abritent effectivement quelques 7 milliards d’euros de créances douteuses identifiées par le FMI, ce qui équivaut à environ 20 % du PIB, cela veut dire que la spéculation est persistante et que le pays pourrait avoir à faire appel, à l’exemple d’autres pays « vulnérables » de la zone euro, au plan de sauvetage de la troïka.

Ne perdons pas de vue que chaque « plan de sauvetage » a un coût. Celui de Chypre coûtera entre 2 et 3 Md€ aux contribuables français. Nous pouvons légitimement nous poser la question de savoir si, à l’heure où la France est contrainte pour des raisons budgétaires internes de faire des coupes sombres dans ses dépenses, il ne vaudrait pas mieux laisser les banques de ces pays faire faillite. Est il logique, est il normal que les contribuables français paient pour le renflouement des banques chypriotes, slovène ou portugaises?

La crise de la zone Euro est bien devant et non derrière nous!

Il semble bien que, comme nous l’annonçons depuis plusieurs années, les branches pourries de l’Eurozone tombent les unes après les autres, nous coûtant finalement plus cher que si elles étaient tombées plus tôt. Et dire que « certains » nous annonçaient récemment que la crise de la zone Euro était derrière nous…..

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