La Chine regarde plus vers l’Asie que vers l’Europe

La crise donne à la Chine l’occasion de s’affirmer comme la puissance dominatrice en Asie
L’économie chinoise ralentit. Enfin, ralentit avec des chiffres qui nous satisferaient pleinement si ils étaient français! N’empêche, lorsque le Bureau national des Statistiques (BNS) chinois annonce que la hausse de la production industrielle en Chine a été limitée en août à 8,9% sur un an, alors que de plus en plus d’économistes considèrent le BNS comme « résolument optimiste », c’est que le ralentissement est effectif. Jamais les chiffres de la hausse de la production industrielle chinoise n’étaient passés en dessous de 9%. En quoi cela nous concerne-t-il? En ce que le marché chinois est potentiellement le débouché privilégié des produits européens. L’Europe est en récession. Ce n’est certainement sur notre marché intérieur que nous allons trouver les débouchés à nos produits, si tant est que nous réussissions à relancer notre outil de production. C’est là que l’on voit l’importance de la mondialisation. L’Amérique et l’Europe ralentissent leur consommation de produits chinois, la Chine, du coup importe moins de produits européens, accélérant la récession en Europe.

Certains nous disaient, avec optimisme, que la consommation intérieure chinoise prendrait le relais. Ce sont probablement les mêmes qui préconisaient des primes à la casse ou des primes à la rentrée des classes. La consommation populaire chinoise, si effectivement, elle croit, se développe sur des produits de grande consommation qui ne sont pas produits en Europe. C’est pour cela que l’on peut lire que la croissance du Produit intérieur brut (PIB) chinois est tombée à 7,6% au deuxième trimestre, que la Chine souffre d’une plus faible augmentation de ses exportations mais que les ventes de détail ont progressé de 14,1% par rapport à la même période de l’an dernier.

La Chine a-t-elle fait une croix sur les chances de résolution de la crise européenne à court terme? Bien évidemment, ce n’est pas en ces termes que les choses furent posées. Néanmoins, intervenant au sommet du Forum de coopération économique Asie-Pacifique (Apec) à Vladivostok, le président chinois Hu Jintao a déclaré que Pékin jouerait pleinement son rôle en aidant à resserrer les liens de coopération entre les membres de l’Apec et en redressant son économie pour améliorer les chances d’une embellie de l’économie mondiale. Il a appelé les 21 membres de l’Apec à se protéger en renforçant des liens économiques au niveau régional. Une manière, à la fois de renforcer l’influence de la Chine sur l’Asie et à la fois de dire que l’Asie représente désormais un axe majeur dans les perspective de développement de la Chine.

Tandis que l’Europe et les USA se débattent avec des problèmes d’endettement qui les contraignent à ralentir considérablement leurs politiques de dépenses publiques, Hu Jintao a annoncé un plan de relance des dépenses publiques chinoises de 157 milliards de dollars visant à renforcer les infrastructures dans les secteurs de l’énergie, de l’agriculture, des chemins de fer et des routes.

De fait, cette semaine, les autorités chinoises ont donné le feu vert à plusieurs projets d’infrastructures : des routes, des voies fluviales, des stations d’épuration, des entrepôts, des voies ferrées, des ports, plus de 2.000 kilomètres de routes et d’autoroutes, ainsi que de vastes projets de construction de logements sociaux. Certains pensent que ce n’est pas terminé et bien d’autres projets sont dans les cartons des gouvernements provinciaux. Les responsables chinois seraient ils tentés par le keynésianisme?

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