Compte pénibilité, « moratoire » promis par Macron?
Macron confirme un moratoire par ci sur le compte pénibilité et un moratoire par là sur le prélèvement à la source… Les moratoires semblent avoir remplacé les commissions comme « solution miracle »
Emmanuel Macron a confirmé mardi à François Asselin (CPME) qu’il comptait organiser un « moratoire » sur l’application du compte pénibilité, dont les critères seraient « renégociés avec les partenaires sociaux », le dirigeant patronal saluant une « avancée majeure ».
« Le président de la République m’a confirmé qu’il ferait un moratoire sur ces questions de critères de pénibilité, qu’il n’abandonnerait pas pour autant le projet, mais qu’il renégocierait avec les partenaires sociaux pour voir comment la pénibilité puisse être applicable », a-t-il déclaré après son entretien avec le président.
« C’est une avancée majeure », s’est satisfait M. Asselin, à qui M. Macron a promis un « temps de la concertation » sur le sujet.
Alain Griset (U2P), quant à lui, n’était pas en mesure de confirmer l’organisation d’un moratoire sur le compte pénibilité, mais le président lui a tout de même promis qu’il « allait regarder de quelle manière on pouvait faire évoluer le dispositif ». Selon M. Griset, M. Macron a, en revanche, « confirmé un moratoire sur le prélèvement à la source, avec une expérimentation ».
Mis en œuvre par étapes depuis 2015, le compte personnel de prévention de la pénibilité (C3P) permet aux salariés du privé exposés à au moins un facteur de pénibilité, parmi dix prévus par la loi, de cumuler des points afin de partir plus tôt à la retraite, se former ou travailler à temps partiel.
« Le hic aujourd’hui, c’est que le dispositif, tel qu’il est prévu techniquement, ne pourra pas fonctionner, ou alors ça va être l’ouverture de nouveaux régimes spéciaux », a estimé François Asselin.
« Au 1er septembre prochain, l’ensemble des entreprises en France devraient mettre en place l’ensemble des dix critères de pénibilité, sachant que, pour une grande partie d’entre eux, ils sont inapplicables, voire incompréhensibles », s’est-il plaint.