Construction de maisons neuves: Ralentissement de la chute…
Nous ne connaissons pas encore l’inversement de la courbe de la chute des construction, mais il y a de l’espoir
Le nombre de constructions de maisons neuves chute encore
« Le marché demeure globalement en forte dépression », a estimé jeudi lors d’une conférence de presse Christian Louis-Victor, le président de l’Union des maisons françaises (UMF) qui regroupe la majorité des constructeurs. Les ventes annuelles ont encore baissé de 4% l’an dernier, après des reculs bien plus prononcés, de 19% en 2013 et 16% en 2012.
Par régions, l’Ile-de-France (+9%) et le Nord (+8%) ont connu une croissance tandis que les régions Provence-Alpes-Côte d’Azur (-13%), Languedoc-Roussillon (-17%) et l’ouest (Pays-de-la-Loire et Poitou-Charentes, -13%) reculent.
Sommes nous au fond de la piscine? Probablement, du moins espérons le, car alors nous ne pouvons plus connaître désormais qu’une remontée, si faible soit elle.
La construction individuelles toujours sous perfusion en France
Sur un total de 17,4 milliards d’euros distribués en 2013 au titre des aides publiques au logement (APL, ALF et ALS), l’accession ne pèse que pour 900 millions d’euros contre 16,5 milliards de soutien au locatif, fait valoir l’UMF. Or une étude d’impact conduite auprès de ses adhérents par l’UMF, montre que la suppression de l’APL (envisagée au budget 2015) accession entraînerait une remise en cause de 15 à 20.000 opérations. Cette mesure de suppression, s’il s’avérait qu’elle soit mise en application, serait une catastrophe pour le secteur. Pour 154M€ d’économie faciale sur le budget, l’Etat générerait l’abandon de 20 000 constructions (sur un total de 160 000), provoquant, comme ce fut le cas avec la suppression des avantages fiscaux sur le locatif, un manque à gagner conséquent sur la TVA, des entreprises en faillite qui provoquent des impayés en cascades, une situation de précarité qui rend les banques frileuses et les entreprises dépendantes insolvables, des personnels au chômage qui se retrouvent à la charge de la collectivité, bref, une économie de façade qui, au bon du compte, coûte beaucoup plus à la collectivité. Mais peut on demander à des fonctionnaires de Bercy de savoir tirer les enseignements de leurs erreurs passées?
Sortir du système d’assistanat?
On peut considérer que le monde de la construction et du bâtiment ne devrait pas devoir son fonctionnement, sa vie, aux subventions de l’Etat. Malheureusement, dans un contexte de sur-imposition qui fait que les familles ne disposent plus dans leur « reste à vivre » des sommes nécessaires pour devenir propriétaires, il n’y a pas d’autre moyen que d’amorcer la pompe. Comme je k’ai expliqué à maintes reprises, lâcher d’une main peut être profitable si ce qui est lâché est générateur de plus value. Le dogmatisme en matière de dépenses publiques est aussi néfaste dans un sens que dans l’autre. Ceux qui croient que, par principe, que la dépense publique est bonne pour l’économie sont des idéologues n’ayant pas compris grand chose aux mécanismes de l’économie. Ceux qui croient par idéologie que toute dépense publique est néfaste à l’économie et déstabilisatrice sont aussi des idéologues. Le pragmatisme en matière économique interdit ce type d’a priori idéologique qui, par principe, veut soumettre la vie des individus à une perception idéalisée et virtuelle de la société.
Le bâtiment est le domaine qui, par excellence, génère de la plus value. La dépense publique dans ce domaine, dès lors qu’il ne s’agit pas de construire des palais pharaoniques pour petits hobereaux local en mal de reconnaissance, est génératrice de plus value, d’activité, d’amélioration individuelle de niveau de vie. Elle est donc non seulement légitime, mais nécessaire.
Alléger la réglementation
Il est aussi un autre frein à la construction. La multiplication des normes, des taxes, des contraintes administratives en tous genres rendent difficiles et de plus en plus onéreux les projet de constructions. Le gouvernement doit impérativement accélérer le processus d’allègement des contraintes constructives.