Bilan de la Fed: l’heure est à la réduction
Après avoir alourdi le bilan de la Fed au delà du raisonnablement depuis la crise des subprimes, l’heure vient de procéder à une certaine restructuration et un allègement.
Le Trésor américain à le recherche d’investisseurs
Le Trésor américain va devoir accroître considérablement son offre de bons du Trésor auprès de nouveaux investisseurs au cours des années à venir. Ceci est dû à la réduction du portefeuille de la Réserve fédérale (Fed) nécessaire pour alléger le bilan de la Fed, a indiqué le Trésor mercredi.
Selon les minutes d’une réunion d’un Comité consultatif du Trésor, ce sont entre 510 milliards de dollars et 1.000 milliards de dollars de bons que le Trésor devra placer auprès d’autres investisseurs, pendant une période de 2,5 ans à 6 ans. C’est le temps estimé pour que la banque centrale normalise le volume de ses actifs.
La Fed va réduire ses réserves
La Fed a, dans le cadre de sa politique monétaire ultra-accommodante après la crise et la récession de 2008-2009, accumulé 4.500 milliards de dollars en bons du Trésor et autres actifs, appuyés sur des créances immobilières.
Pour alléger son bilan de la Fed, la banque centrale a récemment annoncé qu’elle allait commencer « assez vite » à réduire ces réserves en cessant de réinvestir dans les bons du Trésor arrivant à maturité. Les marchés s’attendent à ce qu’elle annonce le coup d’envoi de ce processus en septembre.
Une augmentation des taux
La présidente de la Fed, Janet Yellen avait aussi averti que cette démarche de désinvestissement, même progressif, de la part de la puissante banque centrale dans les bons du Trésor, allait revenir à un modeste renchérissement du crédit ou une hausse des taux.
Le Comité consultatif sur les emprunts du Trésor a évalué, lui, que ces désinvestissements de la part de la Fed allait entraîner une hausse de 0,4 point de pourcentage des rendements sur les bons à 10 ans. Mais, histoire de ne pas assumer seul les risques de dérapage, il a aussi relevé que davantage que l’impact de la normalisation du bilan de la Fed, c’était celui de l’incertitude sur les déficits budgétaires qui pesait le plus sur les besoins en financement du Trésor.
« Il y a une incertitude considérable autour de l’ampleur des besoins d’emprunt (du Trésor) au cours des prochaines années, notamment à cause du très grand écart dans les estimations des déficits budgétaires », a noté le directeur du Bureau de la dette, Fred Pietrangeli.
L’objectif du gouvernement est de se financer à moindre coût
Le Trésor a, par ailleurs, indiqué qu’il continuait à étudier la faisabilité de bons du Trésor de très longue durée, à 50 ans voire 100 ans, malgré le peu d’enthousiasme apparent des professionnels. Selon l’idée du secrétaire au Trésor Steven Mnuchin, en émettant des bons de très longue durée, l’objectif du gouvernement est de se financer à moindre coût, vu les bas taux d’intérêt actuels.
Au premier trimestre 2018 de l’exercice budgétaire qui commence le 1er octobre, le Trésor entend émettre pour 501 milliards de dollars d’obligations, en espérant que le plafond de la dette soit relevé. Cet important volume s’explique par les besoins du Trésor de renflouer ses caisses alors que, depuis mars, il lui est interdit d’emprunter au-dessus de la limite d’endettement de 19.800 milliards de dollars.
Au cours d’une conférence de presse, Monique Rollins, la secrétaire adjointe au Trésor en charge des marchés financiers, a de nouveau pressé les élus du Congrès « d’agir promptement » pour accroître les capacités d’emprunt du Trésor. Seul le Congrès a la prérogative d’augmenter le plafond d’endettement.
(avec AFP)