Bernard Tapie repart à l’assaut du jackpot!
Bernard Tapie espère que la révision de l’arbitrage du litige l’opposant au Crédit Lyonnais lui permettra d’obtenir plus que les 403 M€ initialement alloués
Regonflé à bloc, le « Nanard »
« On repart à zéro, mais cette fois sans la limitation que Mme Lagarde nous avait imposée. Car le compromis d’arbitrage signé par Mme Lagarde tombe lui aussi. Désormais, il n’y a plus de limites. La révision peut se faire en plus ou en moins. Et j’espère bien qu’elle se fera en plus », a déclaré mardi Bernard Tapie à La Provence, le journal dont il est propriétaire.
« Je veux que la justice fasse du droit, rien que du droit. Je vais organiser une conférence de presse en début de semaine, avec mon avocat, Me Hervé Temime, le temps d’éditer par écrit les réponses aux affirmations totalement erronées qui ont conduit la cour d’appel à prendre cette décision », poursuit il, regonflé comme un Nanard d’il y a trente ans.
« Certains disent, pour vous dire toute la vérité, que je me plains d’un complot ou que je suis frappé d’un syndrome de persécution. Mais reconnaissez que ça commence quand même à être répétitif d’être soumis à des décisions de ce type », ajoute encore M. Tapie.
Une décision éminemment politique qui discrédite (encore) la parole de l’Etat
Mardi dernier, la cour d’appel de Paris a annulé l’arbitrage qui avait accordé 403 millions d’euros à Bernard Tapie dans le litige l’opposant au Crédit Lyonnais. La cour va rejuger ce litige.
L’arbitrage, rendu en juillet 2008 par trois personnalités choisies par les parties, devait mettre un terme à cette longue affaire. Les différents protagonistes, dont le CDR et en dernier ressort l’Etat, perdant une à une toutes les procédures judiciaires, Christine Lagarde, alors ministre des finances, décida d’avoir recours à une procédure d’arbitrage, décidée dans des conditions aujourd’hui contestées par le pouvoir socialiste, pour clore le chapitre. Cet arbitrage accorda une indemnité d’environ 400M€ à Bernard Tapie pour les préjudices subis à l’occasion de l’escroquerie dont il fut victime de la part du Crédit Lyonnais (à l’époque la banque avait été nationalisée, appartenait à l’Etat et était dirigée par l’ancien directeur de cabinet de P. Mauroy).
En 1992, Bernard Tapie, devenu ministre est sommé par ses « amis » socialistes de vendre Adidas, un ministre « de gauche » propriétaire d’une grande entreprise privée, ça fait mauvais genre. Sauf que ce que Tapie n’avait pas compris, c’est qu’il est encore plus haï chez ses amis que chez ses adversaires. Populaire, certains voient en lui un empêcheur de tourner en rond pour le petit monde la politique BCBG, énarco fonctionnaire. Tapie mandate alors sa banque, le Crédit Lyonnais, pour trouver un acquéreur à Adidas. Le piège se referme. Le Crédit Lyonnais dont le pouvoir socialiste avait voulu faire le fleuron de la « banque industrie », se porte, en sous main, via des sociétés offshore lui appartenant, acquéreur d’Adidas qu’il s’empresse de revendre deux fois son prix d’achat à Louis Dreyfus. Une pratique rigoureusement interdite, tant en droit qu’en pratique.
Le vrai coupable, l’Etat socialiste
Les bandits qui dirigeaient alors le Crédit Lyonnais, au premier rang desquels Monsieur Peyrelevade, héros de l’incendie des archives du Lyonnais (archives qui n’existaient ni en double ni sous forme dématérialisée….), grand instigateur du CDR qui permet de faire payer par le contribuable français, encore aujourd’hui, les dettes de la banque publique socialiste des années 80 tandis que les actifs ont été vendus au Crédit Agricole, avaient plombé la première banque de France en l’entraînant dans un certain nombre d’affaires douteuses, y compris avec la mafia italienne (MGM) (lire l’excellent livre épuisé et non réédité « l’argent sale » de François d’Aubert ). L’affaire Adidas n’est pas la seule dans laquelle le Crédit Lyonnais et ses dirigeants socialistes d’alors ont franchi la ligne rouge via des sociétés offshore. L’autre affaire bien connue fut celle d‘Executive Life qui coûta la bagatelle de 1 milliard aux contribuables français, compte non tenu de la perte à la revente…
Alors que Madame Lagarde croyait avoir mis fin à une affaire qui traînait depuis plus de vingt ans (déjà faire traîner une pareille affaire vingt ans est un déni de droit) fut vivement contestée par les socialistes qui, à peine arrivés au pouvoir, au mépris de la parole donné et de la chose jugée usèrent de tous les subterfuges pour casser l’arbitrage. Un exemple de plus, s’il en fallait de l’Etat de non-droit dans lequel nous vivons.
Tout revient désormais devant la justice. Soyons assurés que la parquet a reçu ses instructions et que Nanard, l’ancien ministre « radical de gauche » (le parti de Taubira) saura faire suffisamment traîner les choses pour ce ne soit plus son ancienne amie (« gardez moi de mes amis… ») qui tire les ficelles….