Emprunts toxiques, tout le monde paiera!
L’Association des maires de France est contente, le fonds de soutien est doublé…. avec votre argent, bien sûr!
C’est la mutualisation des dettes locales
Le fonds de soutien sera porté de 1,5 milliard d’euros actuellement à 3 milliards sur 15 ans, a annoncé le secrétaire d’Etat au Budget Christian Eckert, après avoir reçu avec Marilyse Lebranchu, ministre de la Décentralisation, les représentants des collectivités. Ce doublement sera financé pour moitié par une majoration de la taxe sur les risques payée par les banques et pour moitié par le budget de l’Etat.
L’Association des Maires de France saute de joie
« Cela a été une réaction de satisfaction puisque le gouvernement avait d’abord envisagé de le financer par un prélèvement sur la dotation globale de fonctionnement (versée par l’Etat aux collectivités). Cela a été un premier soulagement », a déclaré Claude Wallendorf, membre du comité directeur de l’AMF.
« Le ministre a annoncé que le doublement du fonds avait pour objet que les collectivités n’aient pas plus à payer à leur charge qu’avant la rupture de parité euro-franc suisse », s’est félicité M. Wallendorf, maire de la petite commune de Givet (Ardennes). « Nous sommes soulagés : cette rupture de parité n’aura pas pour conséquence d’enfoncer davantage financièrement les collectivités ».
Enfin, denier motif de satisfaction pour les maires, le gouvernement a annoncé, sans donner de chiffres, un relèvement du plafond actuellement de 45% de la prise en charge maximum par le fonds de soutien des indemnités de remboursement anticipé (IRA) des collectivités.
« Le gouvernement va déposer un amendement à la loi NOTRe » sur la réforme territoriale, en cours d’examen à l’Assemblée nationale, pour entériner ce relèvement de plafond, a rapporté M. Wallendorf, également membre du comité de suivi des emprunts structurés.
L’Etat ne pouvait pas rester sans rien faire
Nous évoquions récemment les conséquences de la rupture de parité entre le franc suisse et l’euro sur un certain nombre de collectivités locales françaises. Les collectivités qui ont des emprunts toxiques, notamment auprès de la banque Dexia, ont été touchées de plein fouet par la décision mi-janvier de la banque nationale suisse de déplafonner cette parité. Nous terminions notre article en disant que dans tous les cas, c’était le contribuable qui paierait. Soit le contribuable de la ville concernée, soit le contribuable français par le biais du fonds de soutien ou du crach de la SFIL qui a repris les avoirs de la défunte Dexia….
Une incitation à l’incurie
Il n’empêche que la solution choisie est une véritable incitation à l’irresponsabilité et à l’incurie. Non seulement les élus locaux sont persuadés qu’ « après eux le déluge », mais les voilà désormais confortés dans l’idée que si ça tourne mal, les dettes seront mutualisées sur l’ensemble de la Nation, alors pourquoi se priver? Les bons gestionnaires vont privé leurs administrés d’équipements pharaoniques tout leur faisant payer ceux des mauvais gestionnaires!!!
Vieil adage socialiste: « Elle est pas belle, la vie? »
2 comments
Les banksters se sont conduits dans l’affaire comme des bandits maffieux, par le fait qu’ils ont prêté sans risque, et à des gens qui ne seront pas ceux qui rembourseront, puisque en définitive c’’est toujours le contribuable qui paie.
Et doublement fautif, puisque dans le même temps, ils n’ont pas prêté aux entrepreneurs, alors que c’est leur mission.
@JL
Les banksters, comme tu dis, ont proposé, les élus, conseillés par leurs directeurs financiers, ont accepté.
Dans les banksters, que tu sembles mettre tous dans le même panier, il y a des établissements bancaires très différents les uns des autres qui ont fait, en matière de financement public, des propositions très différentes les unes des autres.
As tu remarqué que les villes plantées avec l’affaire de la parité FS/€ sont TOUTES clientes Dexia? Dexia était une banque publique, appartenant aux Etats français (majoritaire), belge et luxembourgeois (pour une tte petite part). C’est donc un établissement publique créé à l’initiative de l’Etat français avec comme vocation première le financement des collectivités locales qui a planté ces dernières.
Donc, dans cette affaire l’acceptation du terme « bankster » n’est pas celle que tu sembles donner. Les bandits, en l’occurrence, sont les politiques qui se mêlent de banques, comme c’est toujours le cas (cf Crédit Lyonnais par exemple…).
Pourquoi, pour ma part, je considère qu’en plus des politiques qui ont « fait » Dexia, les principaux responsables sont les politiques qui ont souscrit les emprunts?
Parce que contrairement à ce qu’ils disent, ils étaient parfaitement au courant des risques que comportaient les emprunts structurés. Bon, je modère mon propos. Les élus des grandes et moyennes collectivités étaient au courant… Les petites, celles dont d’ailleurs personne ne parle, c’est différent. Les préfets qui cautionnaient systématiquement les offres DEXIA (LA banque publique des collectivités) alors qu’ils faisaient chier pour entériner les emprunts faits auprès d’autres établissements sont les principaux responsables. Les petites collectivité n’avaient pas de personnel compétent et s’en remettaient à l’avis du préfet.
Par contre, les moyennes et grandes collectivités avaient des directeurs financiers parfaitement au courant des emprunts structurés et des risquent inhérents. Je l’affirme d’autant plus péremptoirement que je connais celui qui pendant près de vingt a assuré ce module de formation au sein de l’organisme de formation permanente (CNFPT) des fonctionnaires territoriaux (un socialiste bon teint qui a fait toute se carrière comme dir fi de villes socialistes. Aujourd’hui en retraite, je l’embrasse s’il me lit et l’invite à raconter quelques anecdotes sur ce forum….). Mais voilà, les commerciaux de Dexia avaient…. « des arguments » plus forts et convaincants que la raison pure.
Alors oui, j’affirme, je répète que ce scandale des emprunts structurés est la conséquence de l’immixtion des politiques dans le secteur bancaire (et non l’inverse) et la conséquence de la pourriture et/ou de l’incompétence d’élus qui ne sont en rien responsabilisés. Prendre aujourd’hui des mesures consistant à étaler les dettes sur l’ensemble de la collectivité, c’est pénaliser les habitants de collectivités qui ont été bien gérées, dans lesquelles les élus ont pris les bonnes décisions. C’est donc, comme toujours avec nos socialistes (cf les politiques de justice, de santé, d’éducation…) une prime au délinquant et une incitation à se détourner de la sagesse et de la raison.