Un quotidien communiste en passe de disparaître?

la_marseillaise_logoLa Marseillaise, deuxième quotidien communiste de France ne fait plus recette. C’est la fin de la gauche triomphante.

Une centaine de militants de gauche et sympathisants du quotidien La Marseillaise, soit à peine la moitié de ses 213 salariés, placé en redressement judiciaire en novembre, ont manifesté vendredi à Marseille, pour dénoncer « la frilosité des banques à prêter de l’argent » à l’un des candidats à la reprise du quotidien.

La Marseillaise est pourtant perfusée à l’argent public!

La Marseillaise est un journal communiste, né en 1943 dans la clandestinité. Supporté financièrement par Moscou pendant des dizaines d’années, il bénéficiait, bien que ne publiant pas ses chiffres de diffusion à l’OJD, de la manne publique depuis quelques temps, en échange d’une ouverture au reste de la gauche. L’an passé, il a perçu 1.2M€ de subventions directes de l’Etat, plus les publicités institutionnelles et les subventions locales au titre de son concours international de pétanque. Aujourd’hui encore, bien que la situation économique de la Marseillaise soit catastrophique, l’Etat s’est déclaré prêt à garantir à hauteur de 70% un prêt de 700 000€ nécessaire au redémarrage!!!!!!

Les communistes à la recherche d’un capitalo pour les sauver!

Pensez vous que les 213 salariés, forts de leurs convictions et de leur engagement vont démontrer au monde la pertinence de leurs théories économiques en créant une SCOP et en se passant des capitalistes et du « monde de la finance »? Que nenni, les voici qui implorent tel ou tel repreneur potentiel et pestent contre les banques (le fameux « monde de la finance ») qui ne sentent pas trop l’affaire et rechignent à prêter. « Alors que l’Etat garantit à hauteur de 70% le prêt demandé par le candidat cessionnaire, la SAS les Editions des Fédérés, les soutiens bancaires manquent à l’appel », a lancé Emilie Parente, l’une des représentantes CGT du quotidien, lors d’une prise de parole devant la préfecture de Région alors qu’une délégation y était reçue.

Deux propositions de reprise devant le TC

La première offre à avoir été déposée, la proposition des Editions des Fédérés, dirigées par le secrétaire départemental du PC, Pierre Dharréville, a retenu la préférence des salariés. Politiquement conforme, elle représente en réalité la continuité, Pierre Dharréville ayant estimé lors de la DCP que la direction avait « manqué de sang froid ». C’est donc sans surprise que « Le CE a soutenu hier (jeudi) à l’unanimité cette offre parce qu’elle représente le projet le plus abouti notamment en terme de projet global d’entreprise, de projet rédactionnel ainsi qu’en matière financière avec des fonds propres portés à plus de 700.000 euros, à notre connaissance », comme a déclaré la représentante CGT.

« Les conditions pourraient être réunies pour donner un avenir à ce journal, c’est pour cela que nous en appelons à la responsabilité de l’Etat et des banques », a pour sa part déclaré à l’AFP Pierre Dharréville, relevant « le peu de risque » (sic) d’une opération dont le cautionnement est garanti par la Banque publique d’investissement. Notons au passage que la BCI sert de plus en plus, comme nous l’avions écrit dans ces colonnes lors de sa création, de bras séculier au pouvoir politique, mettant l’argent public au service de projets fort peu économiques. Notons enfin l’irresponsabilité, mais cela est il une surprise, d’un responsable PCF qui estime que jouer avec l’argent public (donc l’argent des contribuables) pour faire vivre un quotidien ayant fort peu de lecteurs ne représente que « peu de risque »!! Je serais curieux de voir la réaction de ce même défenseur de la parole politique si demain un autre parti politique extrémiste, d’un autre bord, et bien qu’assuré de plus de lecteurs, en venait à demander l’aide publique pour éditer un quotidien!!!!

Fin février, une deuxième offre a été déposée pour la reprise du quotidien, placé en redressement judiciaire en novembre 2014

Cette offre, portée notamment par le journaliste et essayiste Jean-Marc Adolphe ne reçoit pas l’agrément des salariés. Il « ne nous engage pas à la confiance », a déclaré une représentante SNJ-CGT, Mireille Roubaud, évoquant « une offre clairement hostile » émanant d’un homme qui dit vouloir sauver le quotidien mais qui y est abonné « depuis 15 jours » seulement.

Le tribunal de commerce doit examiner cette semaine les deux offres avant de choisir éventuellement un repreneur.

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