Le Royaume-Uni déroule le tapis rouge à la Chine

Les Britanniques misent à leur tour sur le développement extérieur pour booster leur redémarrage économique et leur économie

David Cameron espère obtenir un accord sur la construction des réacteurs nucléaires d’Hinkley Point, des investissements renforcés dans les infrastructures britanniques et une meilleure coopération financière avec la Chine.

Cela faisait dix ans qu’un président chinois ne s’était pas rendu au Royaume-Uni. Après des années de mésentente, et un point culminant en 2012, lors de la rencontre de David Cameron avec le Dalaï Lama en 2012, la hache de guerre est quasiment enterrée. Le Premier ministre britannique compte bien choyer le président chinois lors de sa visite dès ce mardi 20 octobre jusqu’au vendredi 23 octobre. Xi Jinping et sa femme séjourneront au palais de Buckingham en tant qu’hôtes de la reine Elizabeth, qui donnera un banquet officiel en leur honneur.

La visite du président chinois « sera un moment très important dans les relations sino-britanniques, qui sont très bonnes, quelque chose comme un âge d’or dans notre relation », s’est enthousiasmé David Cameron. Xi Jinping lui a rendu la pareille déclarant que cette visite pourrait en effet marquer le début d’un « âge d’or ».

Des montants « énormes »
Une visite attendue avec impatience par le Premier ministre David Cameron, d’autant plus que les officiels chinois ont promis que le montant des accords que Xi Jinping espère signer seront « énormes ». Des accords commerciaux et d’investissements représentant « plus de 30 milliards de livres » et la « création de 3.900 emplois » au Royaume-Uni seront signés au cours de la visite d’État du président chinois, a d’ailleurs annoncé Downing Street, mardi.

Parmi les enjeux de cette visite:

Hinkley Point, un contrat de 34 milliards d’euros en attente
Avaliser la construction de deux réacteurs nucléaires français de type EPR à Hinkley Point. EDF, engagé dans ce projet estimé à 34 milliards d’euros a reçu le feu vert de Londres en octobre 2013. Mais le géant français de l’électricité est engagé  dans des discussions complexes avec les géants étatiques chinois CGN et CNNC. Vincent de Rivaz, directeur général d’EDF Energy, a qualifié la visite de Xi Jinping d' »occasion opportune » de sceller un accord.

Le Royaume-Uni veut plus d’investissements dans ses infrastructures
Les investissements directs à l’étranger (IDE) seront abordés en priorité par le Royaume-Uni. Alors que ce dernier a consacré 6 milliards de livres (8,2 milliards d’euros) d’IDE en Chine, Pékin n’en a investi que 900 millions en Grande-Bretagne, rappelle Bloomberg. David Cameron a estimé que les relations entre la Chine le Royaume-Uni connaissent « un moment très spécial » créant une opportunité pour « l’investissement de la Chine dans le Royaume-Uni, dont les deux pays bénéficieraient absolument ». Le mois dernier, le ministre britannique des Finances, George Osborne, s’est efforcé de convaincre les entrepreneurs chinois d’investir au Royaume-Uni et n’a pas froissé en évitant d’insister sur la question des droits de l’homme.

La Chine, prête à envisager un renforcement de la connexion des marchés financiers
Xi Jinping souligne aussi que la Chine est prête à renforcer sa coopération financière avec Londres, qui espère devenir une plateforme d’échange majeure pour les transactions sur le yuan. Londres pourrait aussi devenir la première place financière hors de Chine et de Hong Kong à accueillir des émissions d’obligations souveraines chinoises. « Quand les conditions seront réunies, la Chine est prête à envisager un renforcement de la connexion des marchés financiers des deux pays », dit Xi Jinping.

Le Royaume-Uni importe beaucoup de Chine mais y exporte peu
A noter que la balance commerciale du Royaume-Uni est négative en ce qui concerne ses échanges avec le pays asiatique et le Royaume espère pouvoir exporter davantage vers la deuxième économie mondiale. Le déficit de la balance atteint les 35 milliards de dollars en 2014. La Chine ne constitue qu’un peu plus de 5% des exportations du Royaume-Uni. Elle est en 6e position, derrière l’Irlande. Mais comme le rappelle Quartz, Pékin représentait moins de 4% des exportations britanniques. en 2013 et même moins de 2% en 2009. Par contre, la Chine représente le deuxième pays pour les importations dans le Royaume-Uni, juste derrière l’Allemagne.

Source: www.latribune.fr

Commentaire de Thibault Doidy de Kerguelen:

Pendant que nos dirigeants se compromettent avec les Saoudiens, pour ramasser quelques bribes, nos voisins britanniques négocient de vrais contrats avec la deuxième puissance économique du monde….

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