L’ISF a sauvé sa peau dimanche dernier

Les élections cantonales de dimanche dernier ont une conséquence que peu de journalistes ont relevé. Très inquiets pour leur réélection en 2012, les députés UMP ne veulent se retrouver avec la suppression de l’ISF brandie par une gauche surexcitée comme une preuve de collusion avec les « riches ».  Même Nicolas Sarkozy qui ambitionnait pourtant de supprimer complètement l’impôt de solidarité sur la fortune, semble peu à peu se résigner à entreprendre une réforme plus modeste. le dernier baroud d’honneur des pro-suppression a eu llieu hier avec une nouvelle proposition faite aux parlementaires qui consistait à augmenter les taux d’imposition des plus-values mobilières et immobilières (23 ou 24 %, contre 19 % actuellement), au-delà d’un certain seuil ou de différents seuils selon le type de revenu, lequel ou lesquels ne serai(en)t pas encore défini(s). Corollaire, concernant les plus-values sur valeurs mobilières, le gouvernement a proposé aussi une imposition directe au barème de l’impôt sur le revenu en interdisant tout recours au prélèvement libératoire. Par contre, indépendamment de la problématique ISF,  le gouvernement a lancé hier un ballon-sonde sur le relèvement des droits de succession pour les très gros héritages (a priori, ceux dépassant 1,8 million d’euros). Enfin pour pour satisfaire UBU, le gouvernement n’abandonnerait pas son idée d’imposition des plus-values latentes, notamment pour l’assurance-vie. C’est l’équipe de Christine Lagarde, dernier gros soutien à l’idée de suppression de l’ISF,  qui est à l’origine de cette dernière tentative.  Ce plan n’a pas pesé bien lourd dans l’esprit de nos élus. « Pas question d’envisager la suppression de l’ISF avant 2010 » martelaient à qui mieux mieux nos députés épris d’intérêt national personnel.

François Baroin, qui est depuis le début sur cette ligne, jubile. Sauf surprise, le chef de l’Etat devrait donc se prononcer, prochainement, pour un allégement du barème ISF (0,25 % jusqu’à 1,3 million d’euros et 0,5 % jusqu’à 3 millions d’euros), ce qui fera au minimum 300.000 contribuables épargnés. La nécessité de compenser oblige le gouvernement à trouver entre 800 millions et 1 milliard. Il est fort à parier que la machine à démago va fonctionner. Les gros contrats d’assurance-vie sont menacés, les droits de succession, comme évoqué plus haut,  ont, eux aussi, des chances d’être relevés, une nouvelle taxe, enfin, est prévue pour frapper les ménages fuyant la France pour exercer leurs plus-values (le ministre pense-t-il à son épouse :-)?). Les parlementaires, eux, ne démordent pas de leur volonté d’instaurer une tranche d’impôt supplémentaire pour les très hauts revenus, comme l’ont fait l’Allemagne et l’Angleterre. Pour l’instant, Nicolas Sarkozy y reste farouchement opposé. Mais nous savons ce que valent les positions présidentielles face aux dures contingences de la vie politicienne….

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