Le plongeon des mises en chantier s’accentue

-23.8% sur trois mois, la plus forte chute jamais enregistrée…

Au risque d’énerver un certain nombre de mes amis, les résultats des mises en chantier et des permis de construire se dégradent de manière constante depuis l’annonce de la suppression du dispositif Scellier.

Septembre, octobre et novembre furent catastrophiques

Les mises en chantier de logements neufs ont plongé en France de 23,8% à 79.242 logements lors des trois mois compris entre septembre et novembre, par rapport à la même période de 2011. Quant aux permis de construire délivrés, ils sont en chute de 11.8% avec 110.818 constructions neuves autorisées. Il s’agit de chiffres communiqués par le ministère du Logement.

Bien sûr, les dispositions de financement, ou plutôt de non financement, des primo accédants a joué. Pourtant, sur cette période de septembre à novembre, le recul des mises en chantier a été plus marqué pour les logements collectifs (-28,7%) que pour les logements individuels (-11,5% pour l’individuel « pur » et -19,6% pour le logement « groupé », c’est à dire les programmes de construction de plusieurs maisons individuelles). Or on sait bien d’où venait essentiellement le financement de ces logements collectifs.

La suppression du Scellier coûte plus cher qu’elle ne rapporte

La soit disant économie réalisée par l’Etat en supprimant cette « niche fiscale » que les têtes matheuses de Bercy avait évaluée par une règle de trois se solde en fin de compte par une perte de TVA sur la vente des logements, des entreprises en faillite qui ne paieront plus de charges sociales ni de taxes ni d’impôts, par des salariés qui au lieu de payer des prestations sociales vont en toucher (chômage), auront moins de revenus et donc dépenseront moins (perte de TVA), auront moins de revenus et donc paieront moins d’IRPP. Mais rassurez vous, l’idéologie sera sauve, de vilains riches ne pourront plus « déduire » de leurs revenus. Il n’empêche que cette mesure coûtera plus à la collectivité que le dispositif ne lui a jamais coûté.

Quand à ceux, parmi les libéraux, qui se sont réjouis de cette suppression au nom de la liberté du marché, je rappelle le principe premier qui doit nous guider, le pragmatisme. Si une mesure, même si elle nous semble contraire à notre analyse apporte plus d’avantages que n’en apporterait sa suppression ou sa « mise en conformité » avec la doctrine, alors soyons moins stupides que les doctrinaires qui nous gouvernent et laissons la en place. L’intelligence se mesure aussi par la capacité que nous avons à prendre d’autres chemins que ceux qu’on nous indique pour atteindre dans les meilleures conditions qui soit l’objectif qu’on s’est fixé.

2013 sera encore en chute pour la construction

En 2013, malheureusement, la tendance risque de ne pas s’inverser.  L’indicateur avancé qu’est la délivrance des permis de construire est là pour nous le montrer. Il est probable que 20 000 nouveaux logements de moins qu’en 2012 seront construits l’an prochain. A moins d’un renversement complet de politique (relance de l’incitation à la primo accession, libéralisation du marché de la location, allègement de la fiscalité sur les plus values, défiscalisation des investissements…), le marché de la construction n’aura de perspective que celle des marché d’Etat. Une situation ubuesque qui ne peut tenir que deux ou trois ans avant de voir, comme à chaque fois, les digues du dirigisme se rompre d’un coup et laisser passer le flux trop longtemps retenu qui risque bien d’emporter avec lui un certain nombre de régulations qu’il été préférable de laisser opérationnels.


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