Grèce: Le bal continue…

Nous évoquions, il y a quelques jours, l’interview accordée par Monsieur Baudouin Prot (BNP) et nous ajoutions que le bal étant ouvert, c’est l’ensemble de nos banquiers que nous verrions défiler pour nous rassurer et nous dire qu’une « restructuration » de la dette grecque ne mettrait en rien leur établissement en péril.

Probablement parce qu’il se savait particulièrement attendu sur ce sujet, Monsieur Jean-Paul Chifflet, DG de Crédit Agricole SA, a profité de la présentation des résultats pour exécuter son exercice.

Comme toujours, il a été brillant. Convaincant? Pas sûr, mais brillant, indéniablement. CA est la banque française la plus exposée en Grèce. Elle y détient une banque locale, Emporiki. Élément que le DG a su retourné avec brio, affirmant que justement, l’exposition de CA était plus constituée de créances privées que publiques, ajoutant, non sans malice, qu’une restructuration de la dette allégerait la pression sur l’économie et serait profitable pour les banques, tout en affirmant immédiatement après qu’il se déclarait persuadé que la Grèce honorerait sa dette….

Puisqu’il fallait bien en parler, JP Chifflet a présenté l’exposition directe du Crédit Agricole à la dette de la Grèce comme atteignant 631 millions d’euros fin mars, un niveau légèrement inférieur à celui de fin 2010, qui était de 655 millions d’euros. Dans l’hypothèse « évoquée par d’autres » d’une restructuration, et en reprenant la base d’une décote de 25% elle aussi « évoquée par d’autres », l’impact pour le Crédit Agricole s’élèverait aux alentours de 150 à 160 millions d’euros. C’est encore moins que ce qu’annoncé par BNP Paribas et Société Générale. Et c’est là que la crédibilité de la démonstration peut pêcher. A trop vouloir en faire….

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