Attention à vos investissements en « pierre papier »!!!!

Vous voulez savoir à quelle sauce vous allez être mangés? Le candidat Hollande, dans une interview à PAP, a exposé dans le détail son plan pour le logement. Prendre le temps de le lire, c’est prendre le temps d’adapter son patrimoine en fonction des intempéries qui se préparent.

Nous avions compris, à la lecture de ce projet et aux déclarations récentes de son ministre, qu’il n’était pas très judicieux d’investir dans l’immobilier locatif. Contrôle des loyers, renforcement des charges et taxes, renforcement des embûches à l’expulsion des locataires mauvais payeurs ou dégradateurs, suppression des incitations fiscales, contraintes dans les règles de construction, fiscalisation renforcée des logements vacants, bref, à part (et pour combien de temps?) le locatif meublé, l’immobilier locatif a perdu toute chance de constituer une source de revenus. Restait le locatif professionnel et, en particulier, les fonds d’investissement, ce qu’on appelle généralement la « pierre papier ». Mais voilà, deux phrases du candidat Président dans cette même interview sèment l’effroi: « … il sera demandé aux sociétés d’investissement immobilier cotées de participer à l’effort de la nation de sorte qu’elles investissent dans des logements utiles au plus grand nombre en contrepartie d’avantages fiscaux dont elles bénéficient. Nous examinerons également comment mettre à contribution les grandes sociétés d’assurances et les banques qui détenaient historiquement des logements intermédiaires et qui ont délaissé ce secteur d’investissement. Je souhaite qu’elles y reviennent…. »

Cette phrase semble ne viser que les SIIC. En effet, plus aucune aujourd’hui ne dispose de logement locatif dans leur portefeuille (à part deux avec du locatif meublé) et ce pour une excellente raison, ce secteur n’offre quasiment aucune rentabilité. Toutes se sont concentrées sur les bureaux et les centres commerciaux. En fait, tous les véhicules d’immobilier sont visés dès lors qu’ils peuvent, directement ou indirectement bénéficier d’avantages fiscaux.

La profession dit préparer un dossier-argumentaire afin d’expliquer au nouveau gouvernement les raisons pour lesquelles ces contraintes seraient vite contre productives. Le problème, c’est que d’une part, l’actuel gouvernement n’entend engager quelque dialogue que ce soit avec des partenaires qui ne soient pas « sociaux » et que, d’autre part, face au blocage de la situation, du essentiellement à son positionnement idéologique, il est bien contraint de trouver des solutions pour trouver une bulle d’air sur le marché du locatif. Ne disposant d’aucun moyen financier, s’étant coupé du levier que représentait la défiscalisation, il n’a d’autre solution que d’obliger par la contrainte légale les investisseurs institutionnels à faire ce que ni lui ni les particuliers ne peuvent plus faire. Cela durera ce que cela durera. C’est encore et toujours le dirigisme et, encore et toujours, cela nous conduira inévitablement à la catastrophe. En attendant, soyez vigilants sur vos investissements en pierre-papier. Attendez de voir ce qui va sortir du chapeau gouvernemental le mois prochain.

 

2 comments

  • Bonjour,
    Personne ne conteste la necessaire rentabilité d’un investissement. Celui qui possede un pouvoir, le met en oeuvre et en attend un retour.

    C’est ce que fait tous les matin, le gars qui se leve et va bosser. A la fin du mois, son pouvoir de travail est remunéré, taxé et il peut alors employer son Reste-Net.

    C’est ce que fait egalement l’investisseur qui va construire (acheter) une structure immobiliere. Il ne va pas se lever le matin, mais il va mobiliser des capitaux et il entend bien que ceux-ci soient remuneres, rien d’anormal dans tout cela.

    A la difference fondamentale du gars qui se leve, le « pouvoir » de l’investisseur est remunere 2 fois.
    — Une fois par la plus value permanente inherente au bien immobilier, qui en elle même garantie au minimum, mais souvent beaucoup plus, le maintien du capital…
    — une autre fois par le « loyer » qui rappelons le est egalement calculé sur la valeur du bien immobilier.

    Le gouvernement actuel, avec plus ou moins de pertinence, veut reguler le « contrat social » qui lie le monde du pouvoir immobilier afin qu’il n’y ait pas une trop grande difference avec le monde du pouvoir du travail.

    Comme il n’y a pas double remuneration pour le pouvoir du travail, le gouvernement entend reduire l’ecart CONSTATE.
    Notons au passage que ces mesures surviennent parcequ’il y a distorsion entre le pouvoir du travail et le pouvoir immobilier. Le travail ne peut plus payer l’immobilier dans sa partie loyer.

    Les « propietaires » auraient dû s’en appercevoir avant, et eviter que ne se focalisent ces distorsions.
    Personne ne va pleurer sur la « perte » du pouvoir de l’immobilier.

    Si les grands acteurs de ces marches immobiliers se detournent, l’ensemble du pouvoir du travail reprendra ses droits en recuperant la partie utile et necessaire de l’immobilier a son propre compte – c’est a dire que le parc locatif deviendra un parc de micro-location a contrat « faible » (baux basiques) demontrant au passge que le principe de l’entropie se verifie.

    Le pouvoir de l’immobilier devrait etre tres mefiant et plutot cooperatif, car tant que les regles generales ne changent pas il pourra toujours en modifiant ses parametres recuperer des taux de rentabilite plus eleves.
    Si demain, le « bras de fer » soft qui se deroule par « professionnels » interposés echoue, de nouvelles regles pourraient alors laminer le marché et exclure pour longtemps (malgré l’Europe) tout un pan economique dans ce domaine, ie toute la marge faite par les acteurs du pouvoir immobilier retournera dans les poches du pouvoir travail.

    respectons les equilibres, mefions nous des positions integristes, comme celle prises dans cet article…

    Bon dimanche a tous.

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