Assurance vie, collecte désespérément négative…

Les chiffres de juin de l’assurance vie viennent de tomber. Rien de nouveau sous le soleil, le miracle n’a pas eu lieu, la collecte nette est négative de 1,1Md€. Cela nous fait sur les six premiers mois de l’année une décollecte de 4,7Md€. Les versements mensuels se stabilisent juste en dessous des 10Md€ (9,5 pour juin, 9,75 en moyenne sur les 6 premiers de l’année), tandis que les retraits, rachats et prestations, se situent au niveau de 10,5Md€/mois (10,6 pour juin, 10,57 sur les 6 premirs mois de l’année).

Les raisons de cette situation sont nombreuses et nous les avons déjà fréquemment citées lors des résultats de ces derniers mois.

  • Vieillissement des épargnants. Les générations actuellement en retraite ou âgées ont pu et su épargner plus que ne peuvent le faire les générations actives. Elles sont dans des phases de rachats personnels (compléments de retraite, prestations médicales ou maisons de retraite), voire de rachats dans un but d’aide intergénérationnelle. La part de décès chez les assurés s’accroît et les bénéficiaires ne replacent plus aujourd’hui comme c’était presque toujours le cas précédemment.
  • Insécurité financière. Le contexte socio économique n’encourage pas à investir dans ce qui reste un placement financier. Après s’être désengagés des Unités de Compte et des Fonds Commun de Placement, mouvement qui a pris de l’ampleur ces derniers mois, c’est un certain scepticisme et une certaine méfiance à l’égard des établissements eux mêmes que nous rencontrons.
  • Insécurité fiscale. La sacro sainte loi de l’assurance vie qui voulait que toute modification la concernant n’avait pas d’effet retro actif et ne concernait que les contrats souscrits postérieurement à sa promulgation n’est plus respectée par l’Etat qui change régulièrement les règles. Prélèvements sociaux, d’abord sur les contrats en fonds euro, puis sur tous les fonds euro, puis sur tous les avoirs, suppression des plf et réintégration obligatoire des plus values dans le revenu, modification des règles de conservation des contrats, modification des règles de gestion des fonds collectés… Bien malin l’épargnant qui sait aujourd’hui ce à quoi il souscrit et quel sera le régime de son contrat dans un, deux, et entre plus sept ou dix ans…
  • Baisse des rendements des fonds Euro. Avec un rendement moyen de 3% l’an dernier, 3% dont il faut déduire CSG/CRDS et fiscalité, les contrats d’assurance vie en fonds Euro deviennent de moins en moins intéressants en terme de rendement.
  • Concurrence du livret A. Avec ses intérêts net-net, sa disponibilité immédiate, le livret A devient un vrai concurrent pour l’assurance vie. Surtout qu’un certain taux de multi équipement a existé ces derniers mois et que de toute manière, un livret par membre de la famille est légal, ce qui représente, en fonction de la taille de la famille, une possibilité d’épargne disponible supérieure à la moyenne des foyers français. La promesse électorale du candidat Hollande de doubler le plafond du livret A, si elle était suivie des faits, accroîtrait encore ce phénomène.

Les perspectives ne sont pas à une relance de l’assurance vie pour l’instant. Les raisons que nous venons d’énumérer restent toutes d’actualité et il n’y a donc lieu de penser que l’attitude des épargnants va changer. C’est pour cela que depuis quelques temps déjà, mais avec une forte accentuation ces derniers mois, les compagnies d’assurance se tournent de plus en plus vers les activités de prévoyance ou proposent des produits « garantissant » (attention il faut souvent bien lire et bien comprendre la nature de la garantie) le capital à terme.

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