Les casseroles assassines du camarade Debray

Certains disent que Debray parle trop. Au point de nuire à ses amis. Et ce ne serait pas récent…..

Coup sur coup, la publication d’un livre de René Faligot, consacré à la conférence Tricontinentale de 1966, aura bénéficié de deux recensions bien complaisantes pour ne pas dire fraternelles. Une double émission de Radio France Internationale le 11 janvier, suivie de la chronique « Amérique latine » du Monde le 13 janvier. En renfort au spécialiste des service spéciaux un intervenant est venu raconter sinon sa vérité, du moins sa version actualisée des événements et des personnages. Il s’agissait d’un [heureux] survivant de cette grande aventure tiers-mondiste révolutionnaire en la personne de Régis Debray.

Le proverbe le dit : à beau mentir qui vient de loin.

Car, si ce maître à penser fait l’objet d’une sorte d’admiration mondaine quasi obligatoire germanopratine, celle-ci, bizarrement, ne semble pas vraiment partagée par l’entourage de feu son camarade Enresto « Che » Guevara. La fameuse et légendaire figure du néo-Komintern tropical a-t-elle donc été vendue par des bavardages ?

Un curieux article publié en octobre 2007, le met plus clairement en cause que au-delà du mode conditionnel habituel à ce genre de révélations. Citons :

Régis Debray, accusé d’avoir donné le « Che »

« Le philosophe français Régis Debray a été rendu responsable de la capture de Che Guevara, accusé d’avoir « trop parlé » après son arrestation par l’armée bolivienne le 20 avril 1967 pour « participation active » à la guérilla.

À la mort du « Che », le 9 octobre 1967, Régis Debray, alors âgé de 25 ans, est emprisonné depuis plusieurs mois à Camiri (sud-est) en Bolivie, où a lieu son procès, accusé d’avoir participé à des accrochages qui ont fait 18 morts dans les rangs de l’armée bolivienne. « Danton », son nom de guérillero, encourt la peine de mort.

Le président bolivien de l’époque le général René Barrientos, avait été formel après sa capture, Debray « ce criminel, cet aventurier, ne fera pas l’objet d’une indulgence spéciale ».

Et pourtant :

« Condamné le 17 novembre 1967 à 30 ans de « prison militaire », échappant à la peine capitale, « Danton » n’en purgera pas tout à fait quatre.

« Parce qu’il avait coopéré », estime l’ancien agent de la CIA cubano-américain Felix Rodriguez, alias « Ramos », qui a pris part à la traque du Che, présent lors de sa capture et de son exécution à La Higuera. Dans un livre paru en 1989, intitulé « Shadow Warrior », « Ramos » ajoutera que le « Français avait été débriefé à fond (…), avait raconté aux Boliviens et à la CIA tout ce qu’il savait des opérations du Che ».

À Buenos Aires en 1996, pour la fille aînée de Guevara, Aleida, il n’y a pas de doute, « tout indique que Debray a parlé plus que nécessaire », en écho aux mots de son père. »

Notre héros révolutionnaire cependant continue de pontifier impunément à Paris. Il se livre aussi à une apologie de cette opération « tricontinentale » montée à La Havane il y a bientôt un demi-siècle : elle se trouva récupérée par les services spéciaux soviétiques. À l’entendre Debray ne s’en serait rendu compte qu’après coup.

En près d’une heure et deux enregistrements de « la marche du monde » pas un mot de regret, pas l’ombre d’un bilan, pas un soupir laissant entendre un désaveu, ni de la part de Debray, qui ne s’est jamais trompé, ni de Faligot, ni de Valérie Nivelon réalisatrice de l’émission manifestement subjuguée.

Aucun de ces libertadores, aucun de ces partis « socialistes du peuple », aucun de ces « fronts de libération nationale » n’a rien apporté de positif à sa patrie, sinon le sang et l’oppression.

Cuba, autrefois l’un des pays les plus avancé d’Amérique latine, croupit aujourd’hui dans la misère, la prostitution, la dictature, le trafic de la drogue. Le Venezuela malgré la rente du pétrole suit le même chemin. Les auditeurs ne seront pas invités à le soupçonner. Tout cela se débite sur une des radios du service public, c’est-à-dire avec l’argent des contribuables. Très peu de Français écoutent Radio France Internationale direz-vous : certes, mais hélas beaucoup d’Africains…

La plus inouïe des récupérations portait sur le désastreux Salvator Allende. Debray lui avait pourtant consacré un petit livre d’entretien bien significatif, entre deux marxistes. Debray se contente d’en faire simplement un « franc-maçon », ce qui sous-entend « un excellent humaniste » par conséquent. Or, dans ce contexte ceci ne veut strictement rien dire, dans la mesure où Pinochet, lui aussi, appartenait à la confrérie. La vérité est que Allende, élu minoritaire à la faveur d’une situation triangulaire, violait la constitution du Chili et menait son pays à la ruine.

En cela on comprend mieux ce que veut dire Debray quand il conclut que lui-même, se situant en Europe, poursuit la même lutte avec des moyens différents. Ne la reconnaît-on pas à cela, une fois de plus, cette gauche la plus intelligente du monde ?

[tell-a-friend id= »1″ title= »Faites suivre »]

 

One thought on “Les casseroles assassines du camarade Debray

  • On s’en fout. Que les Cubains ou les Vénézuéliens soient plus pauvre en régime socialiste qu’en régime capitaliste n’a aucune importance. Cela n’empêchera pas la terre de tourner. Tout le monde sait qu’aucun système économique n’est parfait.

    Retirez la publicité multicolore des enseignes commerciales et Paris sera aussi grisâtre que Prague en 1967. Le capitalisme produit beaucoup de richesses inutiles qui finissent à la décharge.

    Le communisme ne tient pas compte de la nature humaine, égoïste, avide, avaricieuse, calculatrice, tricheuse, esclavagiste et cætera. Le capitalisme fonde son dynamisme sur ces passions désolantes. Les deux systèmes fonctionnent vaille que vaille et plutôt mal.

    Les Chinois l’ont bien compris qui ont mis en place un système hybride assez imparfait d’ailleurs (Problème N° 1 des Chinois : la corruption).

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