Frank Cadoret (SFR) : « Il reste toujours un opérateur télécoms de trop »

Frank Cadoret (DG de SFR) estime qu’« Il reste toujours un opérateur télécoms de trop »!

SFR était probablement mal gérée pour ne pas avoir su investir ce qu’il fallait lorsqu’elle avait négocié avec ses concurrents des marges faramineuses…

Alors que le rachat de SFR par Numericable est enfin entériné après une bataille de haute lutte, quelles conséquences pour les abonnés ? Que du bonheur à en croire Frank Cadoret, le directeur général exécutif de SFR qui était l’invité du « Grand Talk » sur 01netTV ce mercredi 23 avril. Non seulement, les abonnés n’auront rien à changer au niveau contractuel mais ils profiteront des synergies liées au rapprochement. « Les abonnés SFR vont bénéficier de services sur le fixe et les abonnés de Numericable sur le mobile ».
C’est justement cette complémentarité de l’offre qui a permis selon Frank Cadoret à Numericable de gagner face à Bouygues Telecom. Mais ce mariage a un prix – 15,5 milliard d’euros – comment dès lors continuer à investir alors que le nouvel ensemble sera surendetté ? Ce n’est pas un problème. Numericable et Altice, sa maison mère, viennent aujourd’hui même de réaliser une opération record sur le marché obligataire en recevant une souscription des investisseurs exceptionnellement forte, d’environ 72 milliards d’euros. « Sur le câble, Patrick Drahi a l’habitude de faire des investissements sur le très long terme », rappelle Frank Cadoret.
Des investissements qui pourront être à l’avenir mutualisés. « Sur des villes où SFR proposait essentiellement de l’ADSL et un peu de fibre, nous pourrons aussi offrir le câble. » Ce qui permettra de passer de 1,5 million de prises câble et cuivre à 7,5 millions de prises, une fois l’acquisition finalisée fin 2014/début 2015.
Interrogé sur le retard pris sur la 4G avec 40 % de la population couverte par SFR, Frank Cadoret rappelle que l’opérateur a fait le choix de rénover « de fond en comble » son réseau afin d’offrir une qualité maximale en fréquence 900/1800 MHZ à l’intérieur comme à l’extérieur des bâtiments. Le réseau parisien bénéficiera bientôt de cette rénovation.
Sur l’arrivée de Free qui, en 2012, a bousculé le paysage des télécoms français, Frank Cadoret concède que le quatrième entrant avec ses deux abonnements a changé la politique tarifaire des autres opérateurs. « Notre gamme tourne aujourd’hui sur 6 offres contre une quarantaine par le passé mais nous pourrions encore descendre à 4 ou 5. »
A la différence de Free, SFR couvre par ailleurs tout le spectre des abonnées et propose « de l’innovation, du contenu, des services associés autour du mobile ».
Les prix vont-ils encore baisser ? « Encore un peu mais ils devraient augmenter à nouveau, estime Frank Cadoret. Les offres à 2, 10 ou 20 euros, on en trouve nulle part ailleurs dans le monde alors que notre pays est pourtant difficile à couvrir en raison de la géographie. Les opérateurs se trouvent face à un mur d’investissements. A lui seul, SFR a investi 1,5 milliard d’euros dans son réseau l’an dernier. »
Ce qui lui laisse à penser qu’il reste un opérateur de trop après la fusion SFR-Numericable. « Personnellement, je pense que ce rapprochement en appellera d’autres. Comme Orange ne peut se marier sinon il se retrouverait en abus de position dominante, je vous laisse devenir quels sont les acteurs restants qui pourraient s’unir. » Frank Cadoret conclut en rappelant la comptine de « pince mi et pince moi sont sur un bateau. » Reste à attribuer les rôles à Xavier Niel et Martin Bouygues.
Enfin, une nouvelle box avec des services domotiques intégrés sera présentée d’ici le mois de juin. La télésurveillance, mais aussi l’électricité ou les volets roulants seront donc pilotables à distance via cette box. Aussi, elle pourrait fonctionner sous Android. Le système d’exploitation mobile de Google étant repris par un très grand nombre de développeurs.
Commentaire de Thibault Doidy de Kerguelen:

Décidément, les coquins qui s’entendaient si bien pour aligner leurs prix n’ont pas digéré l’arrivée du quatrième opérateur. Qu’ils passent des accords entre eux pour l’exploitation de leurs réseaux au lieu de passer des accords pour tondre les abonnés!
Je suggère pour ma part qu’au lieu de diminuer le nombre d’opérateurs, l’Etat ouvre encore plus largement les fréquences et autorise deux ou trois autres licences… Que le marché et les clients fassent le reste!

Lu sur:  www.01net.com

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